( Il faut une rupture pour bien célébrer cette fête )
La semaine écoulée a permis aux Béninois de voir célébrer avec retard la Journée internationale de la femme (JIF). Occasion pour eux de constater avec effarement les diverses manifestations organisées dans ce cadre qui au -delà de leur aspect festif , ont révélé un certain nombre d’impacts négatifs pour la gent féminine au Bénin.
Barack Godonou
Les femmes béninoises sont -elles tombées sur la tête ? Cette question , beaucoup de personnes au Bénin se sont reposées cette question la semaine dernière. D’abord , c’était le cas début mars lorsqu’ils ont appris le report de la JIF ; ensuite , en ce début du mois d’avril. Et pour cause, on ne comprend pas qu’on puisse reporter cette fête alors que dans le reste du monde , les célébrations ont été maintenues. Au Bénin, les autorités d’alors du ministère de la famille avaient avancé le contexte électoral pour justifier le report. Or, avec raison et analyse, on se rend compte que cet argument n’en était pas un. Silencieuses, endormies ou insensibles voire naïves , les femmes béninoises n’ont pas réagi. Elles ont laissé faire . Conséquences, la semaine dernière , on a vu une célébration avec retard de cette JIF et également , une célébration en rang dispersé. C’est le désordre, le bordel. Autre choc, ce sont ces pagnes commandées, achetées et cousues à prix d’or alors que la paysanne de Avogbana ou de Tchoumi -Tchoumi, la ménagère de Toui ou de Zinvié , la vendeuse de tomate au marché de Dantokpa ou Dépôt de Parakou, la fermière de Pénoussoulou ou de Kalalé n’en avaient pas la capacité de s’offrir un centimètre du tissu de la fête. Pire encore, dans la plupart des manifestations de cette JIF au Bénin, c’est les discours ennuyeux, monotones et ridicules en français alors que la femme béninoise est analphabète à plus de 80 %. Un audit doit être fait pour savoir le coût réel de cette célébration avec retard de cette journée surtout que l’on sait qu’au Bénin, tous les calculs sont bons pour faire reporter les fêtes afin d’en tirer directement ou indirectement des profits. Bref, la femme au Bénin est synonyme de respect vu sa souffrance pour manger, boire, se soigner , accoucher , se vêtir. Au lieu donc de la déshonorer chaque année , de la célébrer tardivement pour des motifs fallacieux , il faut changer les choses en transportant par exemple les manifestations dans un gros village du Bénin profond. A Cotonou, la femme évoluée n’a plus droit à la célébration surtout qu’elle a tendance à être complice de l’homme dans les bars , les bureaux , les hôtels, les plages, les boites de nuit avec en main des portables de quatrième génération. Qu’on arrête le massacre au nom de la rupture et qu’on repense au Bénin, la célébration de la Journée internationale de la femme(JIF).