« Le président Patrice Talon fera tout ce qui est prévu par la Constitution. Pour ce qui ne l’est pas, on analysera et le président prendra sa décision au moment opportun ». Tels sont les propos de Sacca Lafia, interrogé hier, sur la présence ou non du président élu au tête-à-tête annoncé dans les médias. Voilà qui conforte les arguments de ceux qui avancent que le président Patrie Talon a décliné l’offre de Boni Yayi de le recevoir en tête-à-tête pendant 15mn avant que le nouveau président n’aille à Porto-Novo prêter serment. Sacca Lafia a évoqué le fait que sans prestation de serment, le nouveau président n’a aucune légitimité et ne saurait donc se présenter au Palais de la Marina en tant que président élu.
Mais que cela soit avant la prestation ou après, il faudrait que Patrice Talon accepte rencontrer prédécesseur pour la passation de charges même si une telle rencontre n’est pas prévue dans les textes. Certes, le nouveau président n’est pas obligé. En 1996, Nicéphore Soglo non plus ne l’a pas fait. Mais les contextes sont différents. Le président Soglo s’est vu contraint de laisser le pouvoir après 5 ans alors que, tout comme Kérékou, Boni Yayi est arrivé au bout de ses 10 ans de mandat. Depuis le temps que les Béninois rêvent de voir les deux hommes se rencontrer pour peut-être fumer le calumet de la paix, c’est par la voie des urnes qu’une telle rencontre s’est imposée. Les Béninois ne vont donc pas bouder leur plaisir à analyser les faits et gestes des deux présidents. Cela n’aura le mérite que d’avancer la démocratie béninoise en même temps qu’un tel geste pourrait énormément contribuer à baisser davantage la tension et les supputations. Un tête-à-tête entre les deux hommes après ce passé, est tout sauf superflu et le Nouveau départ aura beaucoup y gagner car ce serait la preuve de l’humilité du nouveau président.
B.H