Le Conseil confédéral national de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) a tenu, lundi 4 avril à Cotonou, une session extraordinaire pour se prononcer sur des questions de l’actualité nationale. A l’occasion, ses participants ont formulé des recommandations à l’endroit du nouveau régime qui s’installe demain.
La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) par la voix de son secrétaire général, Paul Essè Iko, rappelle que ses militants ont lutté pour l’avènement d’un pouvoir des travailleurs et des peuples. Selon elle, c’est pour un triomphe des idées de chaque citoyen, pourvu qu’elles élèvent la conscience des travailleurs et du peuple dans le cadre de son émancipation. C’est pour cela que la confédération s’est, selon son secrétaire général, intéressée à cette élection présidentielle depuis la période de la précampagne, de la campagne électorale et des scrutins des 1er et 2e tours. Paul Essè Iko a indiqué que la période de précampagne a été caractérisée par des tractations autour de la candidature des hommes d’affaires, anciens bailleurs de fonds des partis politiques du renouveau démocratique.
Aussi, a-t-il ajouté que la tenue des élections législatives et communales de 2015 ont fait apparaître nettement que désormais, c’est l’argent et la fraude qui deviennent les facteurs déterminants dans le choix et non les projets de société.
Cette impasse apparente où tout le monde assistait impuissant à l’écrasement des partis politiques nés à l’ère du renouveau démocratique devant des milliardaires et la fraude électorale, a provoqué, selon lui, la création du front de refus du Bénin Waxala le 29 octobre 2015 auquel la CSTB a participé. Pour ce front, il est nécessaire d’organiser des assises nationales sous forme d’Etats généraux afin de revoir les bases de la gouvernance et sauver le pays.
Selon Paul Essè Iko, le peuple a voté non seulement contre la recolonisation mais pour une vraie rupture contre l’impunité. C’est également pour un nouveau système de gouvernance et contre la perpétuation des crimes économiques et politiques, les scandales, les fraudes et les corruptions dans les concours d’Etat.
Réunis au sein de la CSTB, les travailleurs de tous les secteurs confondus, réclament selon Paul Essè Iko, les libertés d’expression, d’association, de production, d’instruction, de manifestation et d’épanouissement. Ils exigent, la fin de l’impunité et de la corruption au Bénin, la protection de l’emploi public et privé, la sortie de la convention collective des dockers de la Sobemap et la protection des producteurs nationaux.
S’agissant de la promesse faite par le nouveau président de la République de tenir compte du critère de compétence dans la nomination des cadres, la CSTB affirme que la compétence à elle seule ne suffit pas, mais qu’il faut la probité, le patriotisme et le contrôle des dirigeants par le peuple.
Pintos GNANGNON