Un nouveau né sur l’arène politique. Baptisé, Parti démocratique (Pd) il déclare d’entrée de jeu, son appartenance à l’opposition aux actions du prochain président Patrice Talon. Le geste séduit, mais la difficulté qu’on a, c’est le personnage qui porte le rêve. Martin Rodriguez. A-t-on de raisons justes de penser à un débat idéologique séduisant ou à un simple acharnement ? Le président du nouveau parti Martin Rodriguez connu pour sa haine et son acharnement contre le nouveau président et il semble n’être pas prêt à se tenir à l’écart de cette réputation.
L’homme d’affaires Martin Rodriguez investit l’arène politique sous un sigle très court dénommé Parti démocrate (Pd). C’est sous cet ‘’apparat’’ politique qu’il compte combattre Patrice Talon, déjà dès les premiers jours de la rupture. C’est une bonne nouvelle dans un contexte de début de mandat caractérisé par un monologue pesant et des ralliements ennuyeux. Le gouvernement de la rupture peut donc prendre acte de ce qu’il a en face, un homme d’affaires ‘’en transition’’ qui décide d’exposer ses biceps pour faire le combat de la contradiction. Ne pas lui faire amendes honorables serait prôner un idéal autre que la démocratie. Mais au fond, est-ce qu’on a des raisons justes de croire à un engagement politique franc et dénué de tout acharnement de la part du désormais politique Martin Rodriguez ? L’enthousiasme est de mise mais le contexte convie à plus de prudence. L’homme d’affaires Martin Rodriguez a démontré à plusieurs reprises son opposition frontale non pas vraiment au projet de société du candidat Talon, mais au personnage désormais Président. On se souvient de sa sortie de septembre 2015 où il s’est acharné à démontrer que Patrice Talon est un personnage qui traine des casseroles et en qui le peuple ne devrait pas faire confiance. Dans son développement, il a tout le temps essayé d’expliquer comment celui-ci a étroitement travaillé avec le pouvoir de Yayi Boni et comment il n’a pas contribué à l’éclosion des acteurs du coton. Au cours de ses développements même pendant la campagne électorale, le discours de l’homme, a été dans le fond et dans la forme empreint d’une subjectivité tel qu’on se demande ce qui cache ce fiel si prononcé. C’est donc un opérateur économique qui s’estime un peu lésé face à son challenger désormais président qui se décide de faire le choix de l’opposition. Le risque tout aussi logique de tomber dans une sorte d’acharnement contre le nouveau président est suffisamment grand. L’attente des béninois de voir à travers cette démarcation, une affirmation réelle du débat démocratique et du principe du contradictoire risque de s’étioler très vite. L’engouement suscité par cette sortie devra baisser, la guerre de personne prendra le pas sur la guerre idéologique. Martin Rodriguez a fait l’essentiel, mais le plus dur reste à venir. C’est un couteau à double tranchant, attention au retour du bâton.
Les premières erreurs
Déjà dans son discours hier, le président du Parti Pd a lancé les hostilités à travers ses petits pics à son challenger président de la république. Si l’on doit assister à ses vieilles révélations sur le personnage Talon, Martin aura échoué à sa mission de contribuer au débat démocratique. Le risque d’acharnement peut durement coûter à l’homme d’affaires, surtout quand on sait que le Bénin est sorti d’élucubrations subjectives orchestrées par le régime défunt. La nécessité de finir avec les querelles de personnes et fonder l’horizon sur des débats d’idées hante beaucoup de Béninois qui peuvent lire à travers ce geste, le retour des vieux démons. Martin Rodriguez devra donc aider le peuple à avancer en fondant ses priorités sur un débat sans doute frontal, mais constructif. L’intérêt général, le renforcement du processus démocratique, la croissance et la paix doivent être le socle de son engagement.
Hospice Alladayè