Boni Yayi a épuisé ses deux mandats à la tête du Bénin. Son départ a été diversement «célébré» par certains de ses compatriotes devant sa maison à Cadjèhoun à Cotonou.
Yayi, pour son départ du pouvoir, a soufflé le chaud et le froid. Il a reçu les honneurs mais aussi le désaveu de certains de ses compatriotes. Aux premières heures du mercredi 6 avril, une foule constituée en majorité de jeunes a assiégé son quartier général à Cadjèhoun à Cotonou. La foule a d’abord laissé éclater sa joie de voir partir du pouvoir le désormais ex président de la République. Puis, la foule a scandé des slogans hostiles à Boni Yayi. Ces populations ont dénoncé des tares du régime du changement : les scandales, la dilapidation des ressources de l’État, la corruption, l’injustice. La foule était décidée à en découdre avec celui qu’elle appelle l’hyper-président. Mais elle sera obligée de rebrousser chemin sous le coup des matraques de la police. Quelques heures après, c’est un Yayi qui a été applaudi pour ses actions menées en dix ans à la tête du Bénin. Une autre foule qui lui était acquise l’a attendu à son retour de la Marina après la passation de charges avec le président entrant, Patrice Talon. Yayi a reçu le même accueil quelques heures après dans sa commune à Tchaourou, département du Borgou. Comme quoi, ce qui est mauvais pour Paul ne l’est pas automatiquement pour Pierre.