Pièce sodji, Singboglouè, Sofradoto, tant de lieux du marché Dantokpa, vous inspirant des souvenirs bons…et mauvais. Surtout des mauvais, quand on ne s’est pas comment s’y prendre avec les vendeuses, ou la démarche à adopter dans certains lieux. Afin de ne plus vous y perdre, voici 5 actes tirés sur le volet, à ne pas commettre à Dantokpa.
Restez immobile sur une voie quand un pousse-pousse crie « Agô »
Les pousse-pousse font du matin au soir un travail épuisant. En contrepartie d’une modique somme, ils a. Ce qui fait qu’en général, ils n’ont pas le temps de s’arrêter, sinon le poids de leur colis leur pèse encore plus sur les membres. Alors, quand ils sont entrain de tirer sur des charges lourdes, et que le passage est obstrué par des personnes sui flânent dans le marché, ils entonnent leur fameux « agô » (poussez-vous, laissez passer). Le problème, c’est que la plupart du temps, les pousse-pousse n’hésitent pas à foncer sur les gens. Si vous ne voulez pas vous retrouver avec des égratignures et écorchures, évitez donc de rester sur le chemin d’un pousse-pousse de Tokpa
Toucher une marchandise sans avoir l’intention de l’acheter
Certains clients font mine de s’intéresser aux articles, sans réelle intention de l’acheter. Certains (les femmes en général), vont plus loin en allant essayer le produit, forçant la vendeuse à se lever et à exposer son plan marketing et en même proposer un prix dérisoire. Alors quand la vendeuse se rend compte du poteau rose, c’est à une cuisante et humiliante réplique que vous aurez droit. Vous vous ferez traiter de tous les noms d’oiseaux, et apprendrez par la même occasion de nouvelles insultes (comme quoi on s’instruit tous les jours et à la moindre occasion !). Et les championnes de ce sport, si je puis le dire, sont les vendeuses Yorouba, et Portonoviennes de surcroit (sans vouloir faire de discrimination) avec des punchlines du style : « tron agban tché sîn noukon, Otchinon, Odè, Oloshi». Les vendeuses de Hangarmin et de Singboglouè sont des pros en la matière. Alors quand bien même une marchandise vous plairait et en votre for intérieur vous savez que vous ne comptez pas l’acheter, passez votre chemin.
Rester devant l’étalage d’une vendeuse pour faire son marché
Il existe une catégorie de vendeuses ambulantes avec des cintres accrochés sur un plateau. Pour la plupart, elles se promènent le long du marché à la recherche de clients et d’un endroit où s’arrêter. Le hic de l’histoire, c’est que l’espace est si restreint qu’elles viennent camper devant les étalages moins nomade qu’elles, leur obstruant la vue et les empêchant de vendre.Même si vous comptez faire juste 5 minutes là, évitez de rester là pour faire votre marché, sinon vous aurez droit à ce genre de menaces : « Nan kon a dôgowê ! Tron fi nîn ». Quand vous aurez affaire aux vendeuses ambulantes, demandez-leur si elles ont un endroit où vous pourriez vous arrêter et faire votre marché. Cela éviterait toutes embrouilles.
Faire sa Kardashian au marché
Le titre fait sourire sûrement, mais illustre terriblement bien la pensée. C’est souvent les femmes, et plus les jeunes filles qui ont ce comportement là.Mesdemoiselles quand vous allez super bien chic et parfumée au marché et que vous achetez du poisson frais à Sofradoto (endroit de Tokpa où se vendent la tomate, ainsi que d’autres produits frais), il vaut mieux éviter d’avoir des comportements du genre :« Oh mon Dieu, qu’est ce que ça pue ici ! », ou encore mettre un mouchoir sur son nez en répétant que ça sent mauvais. La vendeuse blessée dans son amour-propre ne pourrait que se fâcher, et vous répondre en s’exprimant par ces termes : « Kpon Madame Salon. Etè a vêdo, sounou man non man ni koué. Azo non wa. Man di wénin » (Regardez-moi cette Madame Salon. Que crois-tu ? un homme ne me donne pas d’argent, je travaille. Je ne suis pas comme toi). Vous n’êtes pas à Singboglouè (lieu de Tokpa situé vers sous le pont et où se vendent les produits cosmétiques et les vêtements de femme de bonne qualité), alors évitez ce genre d’attitude.
Voler à Tokpa ou pire essayer de le faire
Si vous comptez le faire, apprêtez votre cercueil. Le vol n’est aucunement toléré à Tokpa. Surtout si le voleur a le malheur de se faire pincer par les usagers du marché. Bien avant l’arrivée de la police, il se fera lyncher voire même brûler à l’aide d’un pneu et d’essence. Un voleur attrapé paye, malheureusement, pour tous les autres. Tous ceux qui se sont faits voler ou qui ne l’ont jamais été, voudront lui infliger une punition qu’il ne risque pas d’oublier de si tôt ; au point de ne plus tenter de renouveler son forfait.
Par Oussou Marie Louise