La maison de la diplomatie va mal ; si mal que les événements qui ont marqué la vie du Ministère des Affaires étrangères ces dix (10) derniers mois font qu’un profond regret s’est emparé du personnel, très pressé de tourner la page pour vivre une ère nouvelle. Le passage d’un diplomate de carrière à la tête du Ministère fait tellement grincer les dents que même la paralysie des activités ne suffirait pas aux travailleurs pour démontrer l’ampleur de leur désarroi.
Au Ministère des Affaires étrangères, l’enthousiasme qui a suivi la nomination le 18 juin 2015 du diplomate de carrière, Saliou Akadiri, à la tête de la diplomatie a cédé place à une grande déception. L’ampleur des regrets fait que plus d’un travailleur juge l’avènement de Saliou Akadiri comme une erreur de parcours dans l’histoire de la diplomatie. En effet, en dix années du régime de Boni Yayi, l’avènement de cet homme à la tête du Ministère des Affaires étrangères n’a suscité autant de dégoût. Car, de la gestion de tous les autres ministres nommés dans le corps, celui de Saliou Akadiri a été loin des attentes des agents qui, à quelques heures du départ du dernier ministre diplomate, Saliou Akadiri, déplorent à qui veut les entendre, le bilan de celui-ci. Le ton est donné par le premier responsable du syndicat qui, comme pour résonner au gong des désolations, frustrations et révolte qui animent le cœur du personnel, affirme sans ambages qu’« avec quelques analyses, nous pouvons dire aujourd’hui que ce n’est pas quand on est diplomate qu’on est bien pour être à la tête du Ministère des affaires étrangères ». Cette affirmation de Mme Myrina Amoussouga, SG/SYNDIPAT-MAE cache sa totale déception. Car, tranche-t-elle, « l’important n’est pas d’être diplomate de carrière ». A sa suite d’ailleurs, ils sont nombreux à affirmer même ne plus vouloir d’un « diplomate de carrière » comme ministre. Certaines voix ont même déploré la dernière gestion de ces derniers mois au sein du ministère, qui n’a fait qu’endormir la diplomatie et plonger l’institution dans le deuil par manque de dynamisme et d’esprit d’écoute. Les ressentiments du personnel ont d’ailleurs laissé place à de robustes mouvements de grève qui ont secoué le Ministère, surtout sous le règne du Ministre Saliou Akadiri. Les agents du Ministère n’avaient que 24 heures de travail par semaine et ceci, pendant plus de deux mois. Lassés de cette triste réalité, les travailleurs par leur porte-parole, Myrina Amoussouga, espèrent que le nouveau président de la république prendra à cœur les réformes profondes à mener au Ministère des Affaires étrangères. « Je voudrais lancer un appel au président élu qui sera investi le 6 avril prochain. J’appelle son attention sur la nécessité de restructurer en profondeur le Ministère des Affaires étrangères, pour le rendre efficient », a déclaré la sg du syndicat. Au regard des nombreuses expériences, les travailleurs, pour ne pas se retrouver dans une éternelle impasse, souhaitent avoir un ministre aguerri et un ministre brillant dont la responsabilité sera lourde devant l’histoire. Peu importe le statut de diplomate de carrière ou non. Ils désirent se vouer actuellement à un homme équilibré intellectuellement, ayant la capacité de mener à bien les charges qui lui sont dévolues et qui puisse réveiller la diplomatie et la rendre très honorable.
Wandji A.