Aussitôt installé, le nouveau régime veut faire le ménage à la tête des sociétés et offices d’Etat. Les premières victimes de ce balayage pour être les Directeurs généraux de la Sonapra, la Sbee, la Sobemap. Ils risquent de perdre leur fauteuil dans les jours à venir. En cause leur gestion.
Le nouveau ministre de l’Energie, de l’eau et des mines veut conjuguer définitivement au passé les souffrances des Béninois liées à la crise énergétique et aux coupures intempestives d’eau. Malheureusement, sa première descente effectuée samedi dernier dans les centrales d’Akpakpa, de Ouando et à la station de pompage d’eau de Vèdoko n’est guère rassurante. A la centrale thermique d’Akpakpa, le constat fait est ahurissant. « J’ai visité une centrale que j’appelle musée. C’est la première fois que je vois ça dans ma vie », a déploré l’autorité ministérielle très en colère. En effet, l’ensemble des moyens de production énergétique visité est à l’arrêt depuis des années car vétuste (les machines datent de 1998 Ndlr) ; ce qui est inadmissible pour Jean-Claude Houssou. Les responsables de la Sbee font de l’exploitation sans penser à la maintenance. Un peu plus loin à Porto-Novo, le constat est le même à la centrale de Ouando. La gestion des moteurs est aussi catastrophique. Sur 6 moteurs, seulement 2 sont opérationnels. Le comble, 1 est en cessation de fonctionnement depuis 5 ans. Selon Jean-Claude Houssou, il se pose un véritable problème de management à la tête de la Sbee auquel il faudra pallier. « On a des gens intelligents, brillants », a-t-il prévenu en regrattant qu’une société comme la Sbee soit gérée sans prévision en termes de maintenance. A la Soneb, la situation est moins préoccupante. L’indignation est liée à l’inexistence d’un système de réserve stratégique d’eau lors des coupures. Une défaillance relevée avec amertume par le ministre.
Dans l’œil du cyclone
Contrairement à ses collègues de la Sbee et de la Soneb qui avaient affaire à leur ministre de tutelle, le Directeur général de la Sonapra était quant à lui, convoqué au palais de la Marina. Jacob Ichola s’est fait remonté les bretelles par le président de la République en présence du ministre de l’Agriculture. Il lui est reproché des recrutements fantaisistes de proches en violation des textes. Si le prochain conclave gouvernemental ne l’emportait pas, ses jours à la tête de la Sonapra sont désormais comptés. Une décision qui soulagera plus d’un et permettra à la Société de mieux jouer le rôle à elle dévolu. Quant au directeur général de la Sobemap, ses options pour la structure dont il a la charge pose un problème avec les textes qui la régissent. Les nominations et recrutements frisent le pouvoir clanique. Malgré la volonté du nouveau président de la République de ne pas faire la chasse aux sorcières, certains responsables devront passer à la trappe au profit de nouveaux cadres.
AS