Depuis le 6 avril dernier qu’il a quitté le pouvoir, l’ex président, Boni Yayi, multiplie les sorties et les contacts avec les populations du septentrion. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il agit tout comme s’il était encore aux affaires. Mieux, ses faits et gestes laissent croire qu’il veut défier le président Patrice Talon dans la partie septentrionale par des méthodes porteuses de germes de division.
Yayi, depuis le 6 avril 2016, s’est installé dans le nord du pays. Quelques heures après avoir laissé la République à son successeur, Patrice Talon, il s’est rendu à Tchaourou. Les images montrent une foule immense venue l’accueillir. Il est même monté à cheval. Signe de tapis rouge dans cette région. Puis, c’est Parakou et Nikki qui sont déjà parcourues. Demain, ce sera où ? Yayi mobilise les populations, sous prétexte de les remercier pour l’avoir soutenu pendant ses deux mandats. Yayi s’est installé parmi les «siens». Pour quel but ? On ne saurait le dire. Seulement, à scruter ses faits et gestes, l’ancien Chef de l’Etat est en train de créer un antagonisme entre les régions du pays. On apprend qu’il a déjà constitué sa troupe constituée du préfet des départements du Borgou et de l’Alibori, du maire de Parakou, Souradjou Karimou et de l’ex ministre de la fonction publique, Aboubacar Yaya. Yayi répète à qui veut l’entendre que Parakou ne doit pas tomber aux mains de son successeur. Pour quelle raison ? On se pose toujours la question. Mais le risque pour Parakou, si ses responsables municipaux et cadres de la commune cèdent à cette tentation, est de se mettre en marge des actions que projette le nouveau président pour le développement de toutes les localités du pays. En définitive, c’est Parakou qui sera perdante et non l’ex président de la République. D’où l’intérêt pour Parakou et ses cadres de se défaire de ce joug de Boni Yayi. Si pendant qu’il était aux affaires, il n’a pu apporter quelque chose de consistant à cette ville, ce n’est pas lorsqu’il est à la touche que Yayi le ferait. Pour les populations de Parakou, l’accompagnement à Yayi doit se faire avec tact et vigilance.
Junior Fatongninougbo