Des milliers de jeunes béninois, identifiés comme les lauréats des différents concours organisés depuis le 1er janvier 2015 dans la fonction publique, ont observé jeudi un sit-in devant le palais de la République, pour exiger une rencontre avec le président Patrice Talon, en vue de lui soumettre leurs doléances.
Les candidats concernent tous les corps de l'Etat notamment : douanes, impôts, trésor, justice, enseignement, jeunesse et sports. Assis à même le sol devant le palais de la République, chantant des slogans hostiles et scandant "Tuez-Nous", des milliers de jeunes béninois, bandeaux rouges noués à la tête, ont exigé l'annulation de la récente décision du gouvernement visant à suspendre les concours polémiques et à geler tous les recrutements dont le processus est en cours.
"Nous observons ce sit-in devant le palais de la présidence pour exprimer de vive voix au président Patrice Talon, notre amertume sur la décision relative à la suspension des concours organisés depuis le 1er janvier 2015 dans tous les corps de l'Etat", a confié à Xinhua, le porte-parole des manifestants, Jocelyn Kousséré.
Mais après une heure environ d'animation, sans avoir accès dans l'enceinte du palais de la République, les manifestants ont rebroussé chemins sous le regard des éléments de la garde présidentielle qui ne l'ont d'ailleurs pas brimé.
Le Conseil des Ministres a décidé mercredi soir à Cotonou, de suspendre la procédure d'engagement dans la Fonction publique, des agents recrutés à l'occasion des concours organisés depuis le 1er janvier 2015 dans tous les corps de l'Etat notamment : douanes, impôts, trésor, justice, enseignement, jeunesse et sports. Il a en outre décidé du gel de tous les recrutements dont le processus est en cours.
S'exprimant, mercredi soir au cours d'un point de presse à l'issue du premier conseil des ministres du nouveau président, Patrice Talon, le ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence, Pascal Koupaki, a indiqué que ces concours sont suspendus en attendant de diligenter une enquête pour faire la lumière sur les conditions de leurs organisations.
"Les conditions d'organisation de ces concours ne sont pas transparentes, des frustrations sont nées de cette injustice, en attendant que des commissions ad hoc ne clarifient la question et que les responsabilités soient situées, tous ces concours à polémique sont suspendus", a-t-il déclaré.