Panique et démotivation. Ce sont les syndromes qui frappent actuellement les cadres à divers niveaux au sein de l’administration publique. Avec l’avènement du régime du Nouveau départ, nombre d’entre eux sont craintifs et se demandent à quelle sauce, ils seront mangés dès les prochaines nominations. Gagnés par l’incertitude et la peur du lendemain à cause de leur choix politique lors de l’élection présidentielle ou de leur situation ambiguë dans l’appareil administratif, ils sont, pour la plupart, sur la défensive.
Conséquence, depuis le 6 avril dernier, et surtout au lendemain du tout premier conseil des ministres du gouvernement du président Patrice Talon, l’administration tourne au ralenti. Et pour cause, lesdits cadres placés à des postes stratégiques s’acquittent, la peur au ventre, du travail qui devait être le leur et du service qu’ils doivent en principe rendre aux usagers de leur société ou office. Bref, l’humeur et les appréhensions de certains fonctionnaires plombent l’administration. Mais, cela ne saurait plus tarder. D’ailleurs, certains ministres à l’instar de Lazare Sèhouéto ne cachent pas leur impatience de s’entourer pour travailler, le plus tôt que possible, de leurs hommes. Car, à première vue, l’état des lieux au sein de l’administration publique à l’avènement du régime du Nouveau départ est des plus déplorables.
Quid des "étiquetés" politiques ?
En effet, avec la forte politisation de l’administration publique sous l’ancien régime, il y a beaucoup à redire sur la performance des sociétés et offices d’Etat. La preuve, nombre de Directeurs et autres fonctionnaires ont véritablement mouillé le maillot pour faire gagner le candidat Lionel Zinsou lors de la présidentielle de 2016. Sans doute, leur maintien à leur poste en dépendait sérieusement. Mais, mal leur en a pris. Et pour un nouveau gouvernement qui s’est fixé des objectifs et entend les atteindre avec l’appui des cadres compétents et de confiance, il va sans dire que beaucoup de postes changeront de main dès les prochains conseils des ministres.
Sinon, qu’est-ce qui garantit au nouveau régime que les Directeurs et autres fonctionnaires à des postes clés ne seront pas des agents doubles au profit de la machine Fcbe et des leaders de l’ancien régime ? Ce qui est sûr, avec des fuites d’actes administratifs confidentiels ces derniers jours, notamment celui du ministre Lazare Sèhouéto, le gouvernement Talon ne prendra pas le risque de prendre tout son temps avant de faire le ménage.
Fin de parcours pour les retraités ?
Aussi, le ‘‘Nouveau départ’’ qui rime avec dynamisme et détermination des responsables aux différents postes est contraint de marquer la Rupture en ce qui concerne les retraités toujours en fonction. Il est donc fort à parier que dès les prochaines nominations en conseil des ministres, du sang neuf sera injecté avec le balayage de la quasi-totalité de ces retraités privilégiés du régime défunt.
Et si jusqu’ici, certains d’entre eux comme la Directrice des examens et concours (Dec) relevée de son poste par son ministre de tutelle font encore de la résistance, ils ne tiendront pas pour longtemps. Ce n’est qu’une question de jours et d’alignement de conseils de ministres. En somme, le relèvement de leur poste des cadres de l’administration fortement étiquetés Cauris et de ces retraités, protégés du ‘‘yayisme’’ est évident. Le rendez-vous est pris.
Angelo DOSSOUMOU