Les députés Eric Houndété, Basile Ahossi et les autres membres de l’Un provisoirement suspendus seront-ils enfin réhabilités ? Ou choisiront-ils de construire leur avenir politique sans l’Un ? Après les joutes électorales de mars dernier, l’élection de Patrice Talon et l’ouverture de la session ordinaire au parlement, des questionnements subsistent quant à la possibilité de leur réintégration. En effet, ils avaient été suspendus provisoirement par le Bureau politique transitoire de l’Un pour avoir soutenu ouvertement pour les uns et clandestinement pour d’autres, le candidat des Fcbe, Lionel Zinsou. Ceci, alors même que l’Un avait proscrit à ses militants tout soutien au candidat de la coalition de l’Alliance républicaine. Aujourd’hui, avec la victoire de Patrice Talon et au regard de leur engagement au sein de l’Un ces dernières années, la question de leur réhabilitation se pose désormais.
1ère possibilité : la réintégration ou la rupture totale
Une réintégration des mis en causes au sein de l’Un pourrait étonner plus d’un. Mais, si elle arrivait, cela pourrait donner un bel exemple de démocratie au sein des partis et d’une réconciliation après les divergences politiques. Cependant, il y a un obstacle à franchir qui n’est rien d’autre que celui des statuts de l’Union. En effet, selon l’article 77 desdits statuts, « le membre démissionnaire ou exclu de l’Union ne peut demander à la réintégrer qu’après six (06) mois lorsqu’il s’agit d’une démission ou un (01) an lorsqu’il s’agit d’une exclusion ». L’exclusion n’ayant pas encore fait 6 mois, au regard du caractère provisoire de l’exclusion, leur intégration ne peut être que le fruit d’une diplomatie et d’une humilité entre la conférence des présidents et les concernés. A moins que ces députés choisissent de voler de leurs propres ailes, notamment l’initiateur du mouvement politique ‘’Bénin nouveau’’, Eric Houndété.
2e possibilité : la rupture ou la continuité
La réconciliation peut également intervenir à l’Assemblée nationale au sein du groupe parlementaire Union fait la Nation. Les députés Eric Houndété, Basile Ahossi ont le choix entre la démission ou le maintien au sein du groupe parlementaire. Ici, indépendamment de leurs divergences intervenues dans le cadre de la présidentielle et de cette exclusion, ils peuvent toujours participer au débat parlementaire sous le manteau de l’Un, sans pour autant réintégrer l’Union, dont ils avaient été exclus. Ce sera une manière d’apporter également leur soutien aux actions du nouveau Président de la République, Patrice Talon qui en aura certainement besoin. Il serait difficile pour la mouvance de se passer de ces deux députés alors qu’elle est en quête d’une majorité pour concrétiser les réformes. Dans l’un ou l’autre des cas, tout dépend de la volonté des responsables de l’Un et des exclus de fumer le calumet de la Paix. Avec un nouveau régime, un nouveau départ, puis une nouvelle session ordinaire au parlement, les positions de Houndété, Basile Ahossi de l’Un ne tarderont pas à se faire connaitre.
Fulbert ADJIMEHOSSOU (Coll.)