Le gouvernement de la rupture a du pain sur la planche en ce qui concerne l’impunité dans l’administration publique. L’une de ses premières actions doit se diriger vers la cellule de passation des marchés du Ministère des enseignements primaire et maternel. Un dossier sur l’achat des manuels scolaires y sommeille et appelle la vigilance du Ministre de tutelle pour éviter un scandale.
Dans la mise en œuvre du nouveau programme d’étude basé sur l’approche par compétence, le gouvernement a pris l’habitude de commander les manuels scolaires au profit des apprenants du cours primaire. Ce sont des manuels scolaires dont la confection donne lieu à un appel d’offres que le gouvernement lance par le truchement du Ministère sectoriel. Et dans le cas d’espèce, il s’agit du Ministère des enseignements primaire et maternel. Actuellement, un dossier de passation de marché notamment les Dao N°504/PRMP/MEMP/CCMP/S-PRMP et n°505/PRMP/MEMP/CCMP/S-PRMP souffrent dans les mains de certains cadres de moralité douteuse qui donnent l’impression de cautionner la magouille. Ces dossiers d’appel d’offres ont été lancés le 11 septembre 2015. Et comme on peut s’y attendre, plusieurs structures installées au Bénin ont soumissionné. Ils ont évolué avec l’ouverture des plis le 14 octobre 2015 qui a connu la présence de trois soumissionnaires en concurrence. Mais il se fait que dans le lot, des sociétés sont défaillantes et ne peuvent être adjudicataires au regard des textes en vigueur. Et comme le favoritisme et la corruption sont craints et souvent dénoncés dans le circuit des passations des marchés dans l’administration publique, des agents et responsables du Ministère des enseignements primaire et maternel, auraient, sciemment, fait traîné les délais afin de chambouler tout le processus. Pour qui connaît les pratiques de l’administration publique, c’est que ces faits sont courants. Comme la société favorisée n’avait pas ses pièces à fournir à jour, ils ont traîné dans le temps dans le but de déclarer tout le processus non valable. Ceci est fait dans le but de permettre à ‘’leur protégé’’ de se conformer et de revenir soumissionner à nouveau et d’être gagnant. C’est le nouveau départ et il faut que çà change. L’actuel Ministre de tutelle, Karimou Salimane est interpellé dans ce dossier afin de ne pas être berné par des cadres corrompus et qui se livrent à du favoritisme. Les soumissionnaires vertueux sont ainsi lésés et sacrifiés sous l’autel du népotisme et du clientélisme. Justice doit être rendue dans ce dossier afin de briser la chaine de la médiocrité dans l’administration béninoise. A suivre…
Daniel HOUEGAN/LE GRAND MATIN