Le Bénin n’est pas revenu bredouille de sa participation au Festival international de la création cinématographique de Guinée. Le réalisateur Aymar Ayéman Esse s’est arrogé à lui tout seul deux prix pour son film "Okuta, la pierre".
Les trophées du "Meilleur documentaire" et celui du "Meilleur décor" du Festival international de la création cinématographique de Guinée sont revenus au Bénin. A travers le film "Okuta, la pierre". On se rappelle qu’il y a quelques mois, l’actualité filmique béninoise a largement fait échos de cette nouvelle réalisation essentiellement dédiée à la région des collines, pour ne pas dire à la commune de Dassa-Zoumé, la cité des 41 collines. Le vendredi 23 octobre 2015, ceux qui ont eu la chance se suivre la projection en avant-première du film dans les locaux de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (Isma) n’en ont dit que du bien. Il s’agit en fait de 52 minutes de voyage autour et au cœur de la pierre qui relate l’histoire et le quotidien des collines de Dassa. Ce qui fait davantage la particularité de ce film, c’est qu’il est devenu réalité grâce au soutien financier de la Fondation pour le soutien à l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fosica) de Marcellin Zannou, par ailleurs fondateur de l’Imsa dont le réalisateur est un pur produit.
Aymar Ayéman Essè n’en est d’ailleurs pas à ses débuts. Sa jeune carrière de réalisateur est bardée de plusieurs distinctions aussi bien au plan sous-régional que régional. Les deux que viennent d’en rajouter le Festival international de la création cinématographique de Guinée ne viennent donc que pour confirmer, si besoin en était encore, le talent de cette jeune pouce qui écrit autrement et avec de belles lettres, l’histoire de la réalisation et la production filmique au Bénin. De quoi également faire plaisir à François Sourou Okioh, l’un des tout premiers réalisateurs du Bénin, devenu avec l’âge très soucieux d’une relève de qualité dans le secteur. «La création est d’abord individuelle… Ce qui résiste, ce sont les films d’auteur réalisés par des gens qui pensent et écrivent des choses qui ne sont pas commerciales. C’est eux qui valident les idées nouvelles, et c’est cela qui permet que demain avance. Ce qu’on va vendre, c’est qui va construire l’avenir...», confiait-il récemment dans un entretien. D’une durée de 52 minutes, ce film évoque une série de préoccupations anciennes, actuelles et futures concernant les collines de Dassa. Entre la nécessité de concasser pour bâtir et vivre et l’urgence de préservation de la couche d’ozone contre les changements climatiques, c’est un réel débat qui est ainsi lancé autour des 41 collines.
Josué F. MEHOUENOU