Le président de la République a pris l’engagement d’instaurer une nouvelle orthodoxie financière dans toutes les administrations, offices et sociétés d’Etat afin de lutter contre la corruption galopante au Bénin. Patrice Talon l’a réitéré dans son discours d’investiture le 6 avril 2016. La solution, pour le président, c’est de mettre en place des corps de contrôle indépendants (Cci). Et c’est peu dire qu’il a déjà urgence d’installer ces structures.
La corruption dans l’administration publique est galopante. Et finalement, on se demande qu’elle est l’utilité du Bureau de l’auditeur général du Bénin qui a envoyé ses ramifications dans les ministères et les sociétés d’Etat ! En effet, c’est par décret numéro 2015-394 du 20 juillet 2015 que le conseil des ministres du 8 juillet 2015 a créé le Bureau de l’Auditeur Général du Bénin. Il remplaçait l’Inspection Générale d’État. L’une des missions principales et fondamentales du Bureau est d’œuvrer pour la prévention des nombreux risques de fraudes, de corruptions et de gaspillages qui gangrènent la gouvernance des affaires publiques au Bénin et qui par conséquent annulent les efforts de réduction de la pauvreté au Bénin. Mais les ramifications du Bureau de l’auditeur général envoyées dans l’administration publique ont-elles été efficaces ?
Pour beaucoup d’usagers de l’administration, pas vraiment. Ils trouvent plutôt certains Inspecteurs généraux des ministères et sociétés d’Etat complices de fraudes, de corruption. «C’est un nid de corruption», a jugé un fonctionnaire d’Etat. Certains de ces inspecteurs généraux, ajoute-t-il, empêchent le bon fonctionnement des structures qu’ils contrôlent. Ils bloquent les dépenses de certaines structures pour des raisons qu’on ne comprend pas, pense un autre. Ces inspecteurs généraux seraient composés de plus de 70% de retraités, regrette un autre. Pire, ils disposeraient de budget qu’ils ne justifient pas. Pour toutes ces raisons, ils en appellent à la mise sur pied rapide des corps de contrôle indépendants annoncés par le président Talon afin de contrôler les contrôleurs.
«(…) J’instituerai des corps de contrôle indépendants dont la mission principale sera de veiller à l’orthodoxie financière dans toutes les administrations, offices et sociétés d’état…» ; «(…) J’aborderai les défis de la reconstruction nationale, ceux de l’enracinement de la démocratie, ainsi que la lutte contre la pauvreté et la corruption», avait précisé Talon dans son discours d’investiture. Après les paroles, Talon est déjà attendu à poser les actes.
Athanase Dèwanou