Alors qu’il est déjà fini et rentré dans l’histoire politique du Bénin, l’ancien Président de la République Boni Yayi et ses anciens sbires continuent de faire parler d’eux. Et cela, de la plus mauvaise des manières. Mais pourquoi si tant d’agitations comme s’ils se reprochaient des choses et craignent les poursuites ?
Décidément les Béninois ne sont pas encore sortis de l’auberge malgré leur vote sanction à la dernière présidentielle. Boni Yayi l’ancien Président est comme une « gangrène incurable » qui mine leur quotidien. L’homme et ses sbires sont encore nostalgiques du pouvoir. Et ils ne manquent d’occasion pour se faire entendre. Il y a quelques jours c’est le Chef lui-même, qui, par ses sorties hasardeuses, a menacé la paix par ses propos régionalistes. Boni Yayi se croyant toujours au pouvoir, s’est versé dans son populisme creux habituel. L’on aurait appris qu’il a entrepris une tournée de remerciement dans le Nord du pays. Une chose inacceptable au regard de la qualité de l’initiateur. On en était là, quand l’ancien Ministre de la fonction publique, sous lequel a eu lieu les concours dits frauduleux, qui défraient la chronique a fait une sortie médiatique inopportune. C’était en réaction à la décision du gouvernement du nouveau départ, de suspendre tous les concours à polémique du régime défunt. Tel un missionnaire, il est venu défendre à nouveau son chef et le gouvernement auquel il avait appartenu. Comme si tous les Béninois étaient amnésiques, il informe que ces concours ne sont pas entachés d’irrégularités. On n’a pas fini de gérer la tension que cela a suscitée dans l’opinion quand, à la fin de la semaine dernière, et c’est l’ancien Secrétaire général du gouvernement, Alassane Tigri qui revient à la charge. Par un malencontreux communiqué, le valet de Boni Yayi a voulu donner de leçon à l’actuel gouvernement. Comme si l’on a demandé son avis, il est venu justifier le bien-fondé des décrets qui étaient pris pour vider les caisses et que l’actuel locataire de la Marina a remis en cause. Les Béninois ont maintenant un vrai Chef d’Etat. Face à toutes les provocations et les invectives, susceptibles de troubler la paix sociale, le Président Patrice Talon est resté imperturbable. Il ne répond pas et semble être préoccupé par sa mission républicaine. Il va falloir que Boni Yayi discipline sa troupe au chômage pour éviter de troubler la quiétude nationale. Il faut qu’il s’approprie le concept du nouveau départ et se range au musée. Les Béninois sont dans la rupture désormais et la marche vers un nouveau Bénin dépouillé du sarcasme est lancée.
Armel VIDEGNON/LE GRAND MATIN