Quatre jours après la rencontre d’Abidjan entre les présidents Alassane Dramane Ouattra, Faure Gnassingbé, Patrice Talon et Boni Yayi, des voix s’élèvent toujours pour porter des critiques sur cette initiative. Le président Nicéphore Dieudonné Soglo fait partie de ceux-là qui ne trouvent pas l’opportunité de cette rencontre. Alors, il met en garde.
«Il faut que le président Boni Yayi cesse de nous distraire». C’est l’une des conclusions que tire Nicéphore Dieudonné Soglo, au sujet de la rencontre dite de réconciliation tenue le lundi 18 avril 2016 à Abidjan. Pour l’ancien président de la République, les problèmes du Bénin ne doivent pas être discutés à l’étranger. «Le président Alassane Ouattara a-t-il cassé la graine avec Laurent Gbagbo ? Pourquoi amener Boni Yayi et Patrice Talon à casser la graine ?», se demande le président du Bénin entre 1991 et 1996. Au Bénin, c’est la rupture et non la continuité, ajoute-t-il. Soglo fait donc savoir que le président Patrice Talon a d’autres priorités qui l’attendent dans son pays, au lieu de s’associer à pareille initiative. Alors, il appelle le président Talon à la vigilance.
Tout le peuple béninois aussi. Il prévient d’ailleurs Talon que Yayi risque de «gâter sa marchandise». Les responsables des organisations syndicales y vont aussi de leur mise en garde. Pour eux, importe ce qui a été dit à cette rencontre. Importe les promesses qui auraient été faites aux uns et aux autres. Pour les syndicalistes, il y a des décisions que doit prendre le Chef de l’Etat, notamment l’annulation des concours jugés frauduleux organisés par le régime Yayi. Ils attendent aussi des actes forts du gouvernement sur les dossiers de malversations et des scandales qui ont caractérisé le régime défunt. Il faut également souligner que la majorité des Béninois désapprouvent cette rencontre. Pour eux, il faut que Yayi laisse maintenant son successeur s’occuper des nombreux et colossaux problèmes qu’il a laissés à la République.
Athanase Dèwanou