La ville de Cotonou fait régulièrement face au phénomène de l’inondation. Quand viennent à s’imposer leurs périodes, les grandes pluies ont parfois exposé au grand jour, les déchets enfouis dans les profondeurs de la ville. Une situation préoccupante pour le bien-être des populations qui oblige la mairie à ne pas rester indifférente. Pourtant les caniveaux défient toujours et encore.
Des camions sillonnant et stationnant sur des voies principales ou encore dans des vons pour procéder au désengorgement des trous jonchés de déchets. C’est l’image que renvoie la question de curage des caniveaux à Cotonou. Activité importante pour la ville, il participe de la réduction des déchets et du maintien de l’environnement dans la propreté. Cette activité a pour principal objectif de lutter contre la menace que constitue l’inondation. S’inscrivant dans le cadre du programme initié à cet effet, Cotonou en campagne contre les inondations (3Ci), le curage des caniveaux dans la capitale économique envisage de ce fait de soigner et conserver l’image du cadre de Cotonou, la vitrine du Bénin.
Selon Tiburce Folly Sègbédji, agent du service d’assainissement des voies urbaines, chef section des ouvrages neufs, «le curage vient libérer les conduits souterrains de leurs déchets et faciliter le drainage des eaux usées vers la berge lagunaire». Deux types de caniveaux existant impliquent deux manières de pratiquer le curage, à en l’en croire. Les caniveaux primaires nécessitent une utilisation d’outils mécaniques et techniques perfectionnés. Quant aux caniveaux secondaires, ils requièrent des ouvriers qui travaillent manuellement avec des pelles comme principal moyen de nettoyage. La première forme est souvent présente sur les grands axes routiers pendant que la deuxième concerne les vons de quartiers et petites zones. A ce sujet, ont déjà été ciblés cette année, les collecteurs primaires situés d’une part devant le Complexe scolaire protestant à Gbéto et à Sikècodji d’autre part. Les collecteurs secondaires du 7è arrondissement de Cotonou ont également fait l’objet du curage. Les travaux se poursuivent dans ce sens pour bientôt parcourir tous les arrondissements, aux dires du chef section des ouvrages neufs.
Les difficultés sont énormes
L’assainissement des caniveaux, confie Tiburce Folly Sègbédji, est continuel en ce sens qu’il se fait tous les ans suivant trois phases. D’abord, la phase préventive consiste en un curage avant la saison pluvieuse. Pendant la période des pluies, les agents chargés de ce travail se font plus proches de la population à travers leur suivi des caniveaux qui ont déjà été curés mais qui nécessitent des touches particulières. La dernière phase est celle qui intervient après les pluies, au cours de laquelle les agents examinent les résultats de leurs actions dans le but de remettre les rues en bon état de praticabilité.
«Etant dans le mois de mars, nous sommes actuellement à la première phase dudit assainissement», a-t-il ajouté. Celui-ci poursuit que c’est dans l’optique de prévenir la saison pluvieuse et d’éviter d’éventuels cas d’inondation.
Incivisme
A l’endroit de ceux qui pensent que la mairie ne joue pas réellement son rôle, Tiburce Folly Sègbédji insiste sur l’insuffisance de collaboration de la population. Selon lui, les citoyens font souvent preuve d’incivisme en ce qui concerne le nettoyage des caniveaux et de leurs cadres de vie. «Combien de cafétérias, de bars, de bonnes dames ne voyons-nous pas aux abords des trottoirs réservés aux piétons et aux caniveaux ?», s’interroge-t-il.
Par ailleurs, «le propriétaire d’une habitation étant en voyage, il nous a été interdit d’avoir accès à la palissade qui en constitue la devanture afin de faire notre travail ; c’est déplorable », indique-t-il. Le curage devient encore plus difficile quand on sait que des puisards et des latrines ont pour débouchés les caniveaux. La population a besoin de sensibilisation, insiste-t-il. «Imposer aux Béninois, le civisme » est l’une des solutions que propose cet agent pour rendre accessible les trottoirs et les espaces qu’occupent les caniveaux.
Arias ADIKPONSI (stagiaire)