Plusieurs propriétaires d’immeubles situés à Fidjrossè, 12ème arrondissement de Cotonou, ont assisté hier à la destruction de leurs biens en exécution d’une décision de justice. Les victimes, larmes aux yeux, espèrent que justice sera rendue dans un dossier qui évolue à la Cour d’appel de Cotonou dont la cause évoquée le 09 février 2016 a été ajournée au 26 avril 2016.
Un bulldozer et des forces de sécurité sous la direction d’un huissier de justice ont frappé fort hier à Fidjrossè, quartier en pleine expansion à Cotonou. La mission était claire : démolir les immeubles construits sur un terrain qui fait l’objet d’une procédure judicaire au Tribunal de Cotonou pour élucider un litige. Alors que les protagonistes dans ce dossier attendaient la date du 26 avril 2016 pour être situés par la Cour d’Appel de Cotonou, les acquéreurs de parcelles ont été surpris par la présence d’une horde des forces de sécurité aux ordres pour faire exécuter une décision du Procureur de la République. Ils n’ont eu que le temps de sauver quelques équipements et objets avant de voir leurs bâtiments disparaître sous le poids de l’engin déplacé pour la cause. Dans ce dossier, comme c’est souvent le cas, deux parties réclament le droit de propriété. Le domaine querellé s’étant sur 18 hectares 43 ares 33 centiares. Suivant jugement n°93/1 Cb/2000 du 28 décembre 2000, plus de 400 personnes ont acquis des parcelles auprès de dame Ramanou Maroufatou sur ledit domaine. Le jugement sus évoqué aurait autorisé cette dernière à vendre des parcelles sur le domaine couvert par un titre foncier, selon l’ancien usage. Mais il a été relevé appel contre la décision. Le sieur Bruno Kêkê Adjignon conteste ainsi l’autorisation accordée à dame Ramanou Maroufatou de procéder à la vente des parcelles. L’affaire est pendante devant la Cour d’Appel de Cotonou sous le n° 65/Rg-05. Devant la tournure qu’ont pris les évènements depuis hier, les acquéreurs s’en remettent au ministre de la Justice (photo) afin que le dossier soit géré avec clairvoyance et équité. Le gouvernement de la Rupture doit étendre son œuvre de salubrité dans le domaine foncier afin de protéger les acquéreurs de parcelles qui subissent tous les jours les affres des propriétaires terriens qui se démultiplient après avoir laissé les citoyens s’installer sur leurs propriétés. Dans le cas d’espèce, les acquéreurs ont dû débourser de l’argent pour acheter des terrains au regard du jugement de 2000 et du titre foncier. Ont-ils tort de faire foi à ses dispositifs ? Le dernier mot revient à la justice béninoise.
Abdourhamane Touré