Boni Yayi a fait part durant sa rencontre du 18 avril dernier à Abidjan (Côte d’Ivoire) en compagnie de son successeur Patrice Talon et des présidents du Togo et de la Côte d’Ivoire d’une exigence relative au nombre d’agents qui seront en charge de sa sécurité. Il a ainsi obtenu après avoir insisté là-dessus 15 gardes de corps.
C’est l’édition du 20 avril 2016 du quotidien Fraternité qui précise « qu’aussi bizarre que cela puisse paraître, au cours du conclave d’Abidjan, Boni Yayi a insisté et a réussi à se faire accorder 15 gardes de corps ». Si une telle concession n’a pas encore été confirmée officiellement par les autorités béninoises, l’information a été abondamment commentée sur les réseaux sociaux. Certains y voient des privilèges qui sont accordés à Boni Yayi alors que selon eux dans le même temps Emile Derlin Zinsou et Nicéphore Soglo les deux autres anciens présidents de la République qui sont encore en vie ne bénéficieraient pas des mêmes avantages. Toujours est-il que l’article 48 de la Constitution du 11 décembre 1990 indique que « la loi fixe la liste civile du président de la République et détermine la pension à allouer aux anciens présidents de la République ».
Que dit la Loi ?
Votée par l’Assemblée nationale le 27 septembre 2010, la Loi n° 2009-18 du 29 mai 2009 précise la pension et les autres avantages attribués aux anciens Présidents de la République. C’est une avancée notable qui indique que tout ancien Chef de l’Etat béninois a droit à « une pension mensuelle égale aux émoluments accordés au président de la Cour constitutionnelle ». Il faut y ajouter « une allocation annuelle de représentation correspondant à cinquante pour cent du montant des fonds spéciaux alloués au président de l’Assemblée nationale ». Les anciennes premières dames ne sont pas aussi oubliées. Ainsi en plus de son époux, toute ancienne première dame et ses enfants mineurs se verront délivrés un passeport diplomatique.
…Et la question du nombre de gardes corps
La Loi du 29 mai 2009 précise qu’un ancien Chef de l’Etat se verra octroyer deux gardes de corps. Les 15 qui seraient accordés à Boni Yayi sont donc largement dépassés.
D’autres avantages
Il s’agit entre autres de « deux véhicules dont un correspondant à celui de fonction du président de la Cour constitutionnelle », puis « d’un service de secrétariat, composé d’un secrétaire et d’un agent de liaison, un personnel domestique comprenant deux agents de maison, un maître d’hôtel, deux chauffeurs. » Pour le carburant, l’eau, l’électricité et le téléphone, il est prévu respectivement « une dotation de carburant égale à celle accordée au président de la Cour constitutionnelle », puis « une indemnité pour les frais de consommation d’eau, d’électricité et de téléphone égale à celle accordée au président de la Cour constitutionnelle ». Les trois anciens présidents de la République encore en vie, ont aussi une assurance maladie.
L’ordre protocolaire
Après les présidents en fonction des institutions prévues par la Constitution, les anciens présidents de la République prennent rang. « L’ordre de préséance est déterminé par l’ancienneté de leur prise de fonction », alors « qu’ils bénéficient de la même couverture diplomatique que celle reconnue aux diplomates en poste à l’étranger lors de leur déplacement à l’étranger ». La pension qui leur est réservée « est payée au profit de leur conjoint et enfants mineurs, même après leur décès, mais est abattue de 50% ».
Bernado Mariano Houenoussi