Les conducteurs de taxi -motos communément appelés zémidjan de la ville de Porto-Novo sont fâchés contre leurs autorités municipales et celles de la préfecture de l’Ouémé-Plateau. Ils ont organisé, vendredi 22 avril dernier, une marche de protestation sur les deux structures, pour exprimer leur colère contre une éventuelle augmentation du droit taxi-motos qu’ils payent chaque année.
La protestation des zémidjan réunis au sein de l’Union pour la défense des conducteurs de taxi-motos zémidjan du Bénin (Ud-Cozeb), section de Porto-Novo, est partie d’une rumeur qui leur est parvenue. Elle fait état de ce que la mairie de Porto-Novo serait en train de prendre un arrêté pour procéder à l'augmentation des frais de droit taxi qu’ils payent chaque année. Ces frais s’élèvent à 3 600 FCFA depuis 2009. La municipalité aurait en projet de porter ce montant à 8 000 FCFA. Ce qui a fâché les zémidjan. Ils ont organisé une marche pacifique de protestation pour exprimer leur colère aux autorités municipales et pour étouffer dans l’œuf le projet d’augmentation de cette taxe. La marche est partie de la Bibliothèque nationale à Ouando pour échouer d’abord à l’hôtel de ville et ensuite à la préfecture de Porto-Novo. Au cours de leur parcours, ils scandaient des slogans hostiles aux autorités de la mairie de Porto-Novo. Car, cette augmentation va davantage rendre difficiles leurs conditions de vie. Mieux, ce qui énerve ces conducteurs de taxi-moto est que la mairie de Porto-Novo ne fait rien pour améliorer leurs conditions de travail. A preuve, ils brandissent l’arrêté 2009 N° 064/SG/DAFE/SEM/BGRP en date du 26 août 2009 portant allocation de ristournes sur les recettes issues de la vente des tickets sur taxi-motos dans la ville de Porto-Novo. Cet arrêté en vigueur jusqu’ici, dispose en son article 1er que «les recettes issues de la taxe perçue sur les taxi-motos sont réparties comme suit: 20% pour la structure de coordination des syndicats de taxi motos, 7% pour les agents impliqués dans les activités de recouvrement des recettes, 3% pour le cabinet du maire et 70% pour le compte de la mairie ». Selon les manifestants, la part qui revient du partage à la mairie devrait servir à améliorer leurs conditions de travail à travers notamment la construction pour eux de parcs motos et de latrines. Mais depuis 2009 jusqu'à ce jour, aucune réalisation n’a été faite à leur profit. Ils se demandent où sont passés les fonds. Ces conducteurs de taxi-motos réclament des comptes aux autorités municipales par rapport à la gestion de ces ristournes. Ils ne veulent pas du tout entendre parler d'une quelconque augmentation. A la mairie de Porto-Novo, ils ont été accueillis par le maire Emmanuel Zossou qui était entouré des membres de son cabinet. Il les a apaisés et a promis de recevoir en audience leur délégation ce lundi 25 avril à 17h. Mais il a clarifié qu’il n’y a aucun projet d’augmentation de droit taxi-moto à la mairie de Porto-Novo. C’est de l’intoxication, rectifie Emmanuel Zossou avant de préciser que la vision de son Conseil municipal est de travailler à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ce qui appelle des réformes. Mais ces réformes doivent se faire dans un cadre de dialogue pour le développement de leurs activités, a souligné le maire?
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau