Par : Euloge ZOHOUNGBOGBO
Le ministre en charge des Transports a, vendredi dernier, annoncé aux acteurs de la filière véhicules d’occasions avoir instruit la SEGUB à leur suspendre tous virements de leurs recettes. Ces derniers dont les caisses sont centralisées dans cette entreprise jugent cette mesure suicidaire pour leurs affaires qui tournent au ralenties depuis peu.
La décision du gouvernement de faire suspendre, par la Société d’Exploitation du Guichet Unique du Bénin (SEGUB), tous virements de recettes aux structures privées de la filière véhicules d’occasions est mal appréciée. Les acteurs de cette filière jurent que cette décision verbale que le ministre de tutelle leur a notifiée, vendredi dernier, suite à une réunion qu’il a eue d’abord avec les responsables de la SEGUB, est un coup de poignard que le gouvernement de la Rupture veut leur donner dans le dos. De ce point de vue, ils souhaitent faire l’encaissement automatique leurs fonds au niveau de chaque parcs pour contrecarrer cette décision du gouvernement. Selon ces derniers, la SEGUB est un instrument de paiement et non un tiers payant. Ils se demandent comment le gouvernement peu-t-il opérer une « saisie » de leurs caisses à travers cette décision au motif des réformes qu’il entend engager dans cette filière.
Au demeurant, il convient de rappeler que la SEGUB a pour objectif : la simplification des procédures, l’amélioration de la logistique et l’optimisation des opérations de recouvrement. Il apparait clairement que cette société n’est pas habilitée à garder les fonds des opérateurs portuaires mais plutôt à redistribuer ces recettes à ces derniers après les opérations. D’où la stupéfaction des acteurs portuaires face à cette décision du gouvernement qui selon eux est injustifiable.
Il est un secret de polichinelle que la filière véhicules d’occasions connait de plus en plus une baisse de ces recettes du fait de la crise économique mondiale. Autrefois, la moyenne mensuelle de sortie de véhicule était de 22 mille à 30 mille véhicules. Mais depuis août dernier, ce trafic a chuté vers une moyenne de 8 mille à 6 mille véhicules par mois. Au fond, si cette décision du gouvernement venait à être mise à exécution, cela créerait l’ « euthanasie » de cette filière.
Pour les opérateurs de la filière véhicules d’occasions, cette décision rappelle un précédent. Ils rappellent qu’au nom des réformes, leurs recettes des 28 et 29 février 2012 qui s’évaluent à des centaines de millions ne leur sont pas versées malgré les démarches engagées pour réclamer leurs dus. Ils s’insurgent déjà contre cette décision de l’actuel ministre des Transports qui fut un élément pivot du Programme de vérification des importations (PVI).