Le coach Patrice Talon, veut revoir sa feuille de match. Sans doute qu’il s’est rendu à l’évidence que par rapport au choix technique fait, et l’allure que prend le match sur le terrain, il faut revoir le dispositif, si possible retoucher certains pions. En effet, c’est une lapalissade d’affirmer que la volonté du président béninois de rompre avec le passé se heurte à la réalité du pouvoir. Beaucoup de décisions prises, mais le gouvernement du Nouveau départ peine à décoller. Tenez ! C’est en conseil des ministres qu’il a été décidé que contrairement à ce que l’opinion publique nationale et internationale a observé ces dix dernières années, il y aura du nouveau dans la fréquence de la tenue des conclaves gouvernementaux. Ainsi il a été retenu officiellement que les conseils des ministres se tiendront désormais uniquement les mercredis de 9 heures à 12 heures. Mais depuis la tenue du tout premier, le 13 avril 2016, déjà deux rendez-vous manqués par l’équipe de la Rupture. La première fois, on a tenté de se justifier via un communiqué que ce n’était pas du fait du chef de l’Etat absent du territoire national. La seconde fois, c’est-à-dire hier, plus d’argument puisque votre journal Matin Libre avait anticipé qu’il y a risque d’un nouveau report, à cause du numéro 1 béninois qui sera reçu dans la soirée du mardi à Paris par François Hollande, le chef de l’Etat français. Ce qui s’est confirmé puisque le deuxième conseil des ministres aura finalement lieu demain vendredi, un jour non prévu dans l’agenda du Nouveau départ.
L’autre sujet qui oblige à Talon à faire ce rétropédalage, c’est bien la composition de l’équipe gouvernementale, la toute première qui peine à retrouver ses marques du fait des portefeuilles qui suscitent assez de polémiques. Le chantre de la Rupture, dans le souci de restreindre son gouvernement, a élagué certains ministères au détriment d’autres. Et, dans la foulée, des dénominations très importantes ont été noyées ou ont disparu carrément. Par rapport à cela, des plaintes de syndicalistes. Le Consortium Alafia par exemple demande que le volet Microfiance soit rattaché au ministère du Développement et non celui en charge des Affaires sociales. Même son de cloche du côté du Collectif des organisations syndicales des travailleurs de l’emploi, des petites et moyennes entreprises (Costrepme) qui exige, lui, que la branche Emploi aille avec Travail, Fonction publique et Affaires sociales. Et pour ceux qui ont suivi l’actualité la semaine écoulée, notamment la houleuse rencontre entre la ministre du Travail et les centrales et confédérations syndicales, les exigences sont claires. Il n’y a pas un ministère qu’on peut doigter précisément parmi les 21 que compte le gouvernement, qui ait à charge le Dialogue social comme ce fut le cas sous le régime de Yayi Boni. Ce qu’ont fustigé les syndicalistes qui demandent que le tir soit corrigé. Eu égard à tout cela, ajouté aux remous liés à certains visages présents dans le gouvernement, le chef de l’Exécutif devra se raviser bientôt. Affaire à suivre…
J.B