Pour mauvaises conditions de détention: Mécontentement à la prison civile d’Abomey

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Publié le jeudi 28 avril 2016 | La Nation

Dans l’après-midi du mercredi 27 avril, la situation a été confuse à la prison civile d’Abomey. Les détenus de cette maison d’arrêt, dépassés par les conditions exécrables auxquelles s’ajoute la pénurie d’eau, ont haussé le ton pour se faire entendre.

La pénurie d’eau que vivent les localités d’Abomey et de Bohicon depuis quelques temps, a fait sortir les détenus de la prison civile d’Abomey de leur gong, mercredi 27 avril.

En effet, depuis une semaine, pas une goutte d’eau à la prison. Les robinets sont secs et la canicule insupportable. La soif et la chaleur dans une prison comme celle d’Abomey, ce sont les conditions dignes d’un enfer sur terre. C’est ce qui a poussé les détenus exaspérés à manifester leur mécontentement. Ils se sont organisés pour prendre le contrôle des entrées et imposer leur loi. Pas de sortie, pas d’entrée ! Des scénarios ont été mis en branle pour faire quelques otages. Le régisseur Louis Houndonougbo qui tentait de les sensibiliser a flairé le piège et l'a échappé de justesse. Quelques instants après, des jets de pierres et de sachets noirs comportant de la boue… pleuvent sur la prison.
Pour les détenus de cette maison carcérale, trop c’est trop. Ils déclarent être aussi des humains et ne demandent que de l’eau et un minimum d’hygiène de vie. Cela fait une semaine qu’ils n’ont pas d’eau à boire. La réserve faite est pour la toilette des prisonniers désignés par eux pour curer les WC. Ce qu’ils trouvent, bien entendu, anormal. Selon eux, il faut d’abord donner à boire avant de penser aux toilettes. D’abord, les fosses qui étaient vidées tous les trois mois ne le sont plus depuis quelques mois et ce sont les détenus mêmes qui sont commis à cette tâche.
Face à cette situation, les responsables sécuritaires ont rapidement trouvé la parade. Puisque quelques heures après le soulèvement, un camion citerne des sapeurs pompiers a amené de l’eau à l’entrée de la prison.
Il faut rappeler que la prison civile d’Abomey n’échappe pas à la surpopulation carcérale. Prévue pour recevoir 200 pensionnaires, cette maison d'arrêt en compte aujourd’hui plus de 1000. Et dans des conditions à la limite inhumaines.
Après les manifestations du mercredi 27 avril, le dispositif sécuritaire a été renforcé dans la soirée autour de la prison pour éviter toute évasion. Les autorités judiciaires et sécuritaires se sont impliquées dans la gestion de cette crise. ?

Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines