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Quête de compétence pour une meilleure gouvernance : Quelle administration pour le Nouveau départ ?
Publié le lundi 2 mai 2016  |  Fraternité
La
© Autre presse par DR
La ministre du Travail, de la Fonction publique et des Affaires sociales, Adidjath Mathys




Un premier mai sans tambour ni trompette, ce n’est pas une coutume sous nos cieux. Le moins qu’on puisse dire est que le régime du Nouveau départ jouit de sa période de grâce. Loin des mouvements de protestations et de boycott, les responsables syndicaux ont renoué avec la présentation des cahiers de doléances au ministre de la fonction publique. Ceci dans une ambiance bon enfant, avec l’espoir que le Nouveau régime se penche sur leurs préoccupations. Cependant, il est à craindre que les réformes annoncées dans l’administration publique n’en viennent à perturber cette lune de miel entre le gouvernement et les travailleurs, puisqu’il est un fait que tout changement appelle à de la résistance. Or, pour une administration publique compétitive et de développement, il faut bien mener des réformes. La question occupe une place de choix dans le programme du candidat Patrice Talon. Et, devant le président français, François Hollande, le chef de l’Etat a réaffirmé que la question de la compétitivité de l’administration publique lui tient à cœur. « J’ai évoqué avec le président Hollande, dans le cadre du programme d’urgence, la nécessité pour nous de résoudre rapidement les problèmes de formation, de compétence qui se posent à notre administration…, le clientélisme ne fait plus la promotion des valeurs dans notre pays. Les quelques recrutements qui ont été opérés et qui n’ont pas tenu compte des besoins en nombre et qualité ont fini par décimer notre administration… », a déclaré Patrice Talon à son retour de la France. C’est donc clair que l’administration publique doit subir de grandes réformes au cours de ce quinquennat, afin de répondre au défi de compétence que pose la gouvernance du Nouveau départ. D’ailleurs, il est un secret de polichinelle que l’administration publique est peu performante, hautement politisée, caractérisée par le retard et une promotion de la médiocrité.
Sauver l’Etat !

D’où l’urgence à soigner ce mal, si tant est que le gouvernement entend marquer la rupture pour le développement du pays. A en croire le syndicaliste Aubin Adoukonou, qui était hier l’invité de l’émission Zone franche de Canal3-Bénin, il faut un audit général de l’administration publique, pour un redéploiement du personnel de l’Etat en fonction des compétences. Le secrétaire général de la Cstb, Paul Essè Iko, propose plutôt des états généraux. C’est dire qu’au-delà de la polémique liée à la déclaration de Paris à propos du ‘’désert de compétence’’, les acteurs sont conscients du fait que l’administration publique est malade. Les Béninois n’ont certainement pas encore oublié les descentes inopinées du président Boni Yayi dans les administrations à ses premières heures de gouvernance et sa fameuse marche contre la corruption. La méthode du nouveau départ est tout autre, mais risque d’être plus pédagogique. Les cadres à divers niveaux dans l’administration et les fonctionnaires en général doivent d’ores et déjà se mettre au pas et accompagner le gouvernement de la rupture pour un Bénin plus rayonnant, désormais fier de ses cadres au terme de ce quinquennat. Il est temps de conjurer ces propos du feu président Mathieu Kérékou, qui traite à raison les cadres béninois d’intellectuels tarés.
Arnaud DOUMANHOUN
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