La 20e Journée africaine de la prévention des risques professionnels a porté sur le thème « Journée africaine de la prévention des risques professionnels, 20 ans au service de la promotion de la sécurité et de la santé au travail : bilan et perspectives et quelle émergence des pays francophones d’Afrique?».
Organisée, samedi 30 avril dernier à Abomey, par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), cette célébration a été non seulement une occasion pour focaliser l’attention sur les risques encourus mais aussi pour d’échanger sur ce qui est fait et reste à faire en la matière.
La célébration par le Bénin à Abomey de la 20e édition de la Journée africaine de la prévention des risques professionnels a mobilisé un monde impressionnant des travailleurs de tous les secteurs de la sécurité sociale et des autorités politico-administratives. Autour du directeur général de la CNSS, Martial Sounton, il y avait le préfet des départements du Zou et des Collines, Sébastien Chabi ainsi que le directeur de cabinet du ministre du Travail, de la Fonction publique et des Affaires sociales, Amidou Adamon. Une occasion pour les autorités et les responsables de la CNSS de procéder à un bilan après 20 années de promotion de la sécurité et de la santé au travail en vue de dégager des perspectives pour une culture de prévention en milieu de travail. C’était également pour mieux poursuivre les efforts que le Bénin ne cesse de déployer dans le cadre de la promotion de la sécurité et de la santé au travail ainsi que du développement durable.
Le préfet des départements du Zou et des Collines, Sébastien Chabi, a reconnu que cette rencontre aura permis aux structures et aux acteurs intervenants dans la chaîne de prévention des risques professionnels de chercher ensemble avec les partenaires sociaux, les voies et moyens pour développer l’esprit sécuritaire chez les travailleurs pour une meilleure productivité des entreprises. C’est pourquoi, il rassuré les uns et les autres de la disponibilité de l’administration préfectorale dont il a la charge à jouer pleinement leur partition dans cette problématique.
L’assurance du préfet a rassuré davantage le directeur général de la CNSS Martial Sounton qui rappelle que de nombreuses études montrent que la prévention des risques professionnels a un impact positif sur la santé des travailleurs ainsi que sur la productivité des entreprises. Cependant, il estime que malgré les progrès réalisés, les accidents et les maladies liés au travail continuent de faire des ravages dans les familles des travailleurs et ont des conséquences aux niveaux économique, social et environnemental.
En effet, poursuit-il, les statistiques de l’OIT au 10e Congrès mondial de la santé et sécurité au travail indiquent que chaque jour 6300 décès sont imputables au travail et 850 000 cas d’accidents de travail se produisent quotidiennement sur les lieux de travail.
Le cas du Bénin
Pour ce qui concerne le Bénin, précise Martial Sounton, le nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles déclarés à la CNSS au cours des cinq dernières années est de 4 849 dont 4 cas de maladies professionnelles et 49 cas de décès. Ces chiffres, dit-il, confirment sans nul doute qu’il reste encore du chemin à parcourir par les membres des comités de sécurité et de santé au travail installés dans la plupart des entreprises béninoises. Il s’agit d’une situation liée certes à des insuffisances relatives à l’organisation de ces comités, à l’insuffisance d’encadrement par les structures compétentes mais aussi par la méconnaissance de ces comités tendant à faire de ceux-ci une activité secondaire dans la plupart des entreprises. Une situation très préoccupante qui interpelle tous les acteurs de la santé et de la sécurité au travail.
Il urge donc pour la CNSS d’inverser cette tendance à travers la promotion quotidienne d’une culture de prévention au sein des entreprises et le développement de l’esprit sécuritaire au sein des travailleurs. Et Martial Sounton de préciser que c’est pour remédier à cette situation peu reluisante que l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels, dont l’objectif principal est de promouvoir la prévention des risques professionnels, a choisi le thème de cette édition. Un thème qui, selon lui, vise à focaliser la réflexion sur le bilan des 20 ans au service de la promotion de la sécurité et la santé au travail notamment les forces et faiblesses en vue de dégager des perspectives pour une culture de prévention au sein des entreprises et définir de nouvelles orientations pour des actions plus efficientes.
Abondant dans le même sens, le directeur de cabinet du ministre en charge du Travail, Amidou Adamon, fera observer aussi que la prévention des risques professionnels, beaucoup moins coûteuse que la réparation, ne doit plus se limiter à une simple réduction du nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles, mais viser aussi à éliminer ou tout au moins réduire l’ensemble des risques professionnels afin de sécuriser la branche contre les effets liés à la modernisation et à l’industrialisation. C’est, assure-t-il, une œuvre permanente requérant l’engagement conjugué de tous les acteurs de la sécurité et de la santé au travail.
Les travaux se sont poursuivis au cours de la journée avec une conférence-débat et les travaux en atelier inscrits au programme technique de cette célébration. Un programme qui aura permis aux différents acteurs présents de partager et d’échanger leurs expériences en matière de promotion de la sécurité et santé au travail en vue de développer une synergie d’action pour une meilleure culture de prévention dans le milieu de travail?
Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines