Nombreux sont les Béninois qui contribuent de diverses manières à la rupture dans la gouvernance du Bénin depuis l’élection et la prestation de serment du président Patrice Talon. "Le Béninois futé" qui n’est autre que Théophile Ahouansou Gabriel, invite les Béninois de sa catégorie à rompre avec les pratiques rétrogrades qui ne permettent pas au Bénin de décoller. Lire sa réflexion.
Nous avons choisi de rompre avec les pratiques rétrogrades observées depuis notre accession à la souveraineté nationale, tant en ce qui concerne la mauvaise gouvernance que le comportement inqualifiable des politiciens que nous élisions (Président, députés, élus locaux...), des dirigeants dont ils s’entourent et des membres des institutions qu’ils installent.
La réussite de cette Rupture ne dépend pas seulement de la catégorie des compatriotes ci-dessus visés mais aussi de vous, du béninois futé, de nous tous qui, n’étant ni gouvernants ni dirigeants, constituons la majorité de la population et sommes en réalité, les véritables artisans du développement.
Pour jouer notre partition, nous devons nous défaire de certaines habitudes et pratiques qui concourent à maintenir notre pays parmi les nations attardées socialement et économiquement.
De quoi devons-nous nous départir ?
Le béninois futé demande à la catégorie de citoyens à laquelle il appartient, de balayer devant sa porte. Il l’invite en l’occurrence à se débarrasser aux moins, des comportements qui suivent, pour faciliter la tâche à Pag.Talon dans sa promesse de rompre avec les habitudes, systèmes et pratiques du passé. Il s’agit de :
1. La mendicité, qui fait de nous, les demandeurs de la corruption à la recherche du gain facile. Par cette attitude nous encourageons les corrupteurs à persévérer, contre vents et marées, dans leurs tares. Plus grave, nous sommes devenus des arnaqueurs qui n’hésitons pas à mettre sous la pile, les dossiers des utilisateurs de nos services tant qu’ils n’ont pas fait le geste.
2. La corruption des politiciens et dirigeants pour bénéficier de leurs faveurs pour notre réussite ou celle de nos protégés.
3. Notre propension à admirer nos concitoyens qui sans commerce ni industrie, font avec arrogance, étalage d’une richesse acquise par le vol de nos deniers publiques. Pire nous cherchons à leur emboîter le pas, la honte ayant déserté notre conscience.
4. L’entêtement à ne pas respecter les lois, les règles et codes de bonne conduite de notre société et l’indiscipline. Cette caractéristique concerne tant les fonctionnaires de l’état qui s’accrochent à leur poste au-delà des limites règlementaires, les acteurs économiques, les usagers de la route, que les plus jeunes qui ne respectent pas leurs ainés.
5. La transformation de nos lieux de travail en lieu de restauration ou de loisirs où nous regardons à la télévision, des feuilletons à l’eau de rose ou les matchs de football, en recevant les usagers, lorsque nous ne nous sommes pas levés. Ces comportements favorisent le travail mal fait et la paresse qui ne conduisent ni à l’excellence ni à la sortie du sous-développement de notre pays. Ils participent plutôt au gaspillage des maigres ressources de l’état par l’acquisition d’équipements consommateurs des budgets d’équipement et de fonctionnement.
Ces cinq tares ne représentent numériquement parlant, qu’une infime partie de l’univers des maux qui minent notre catégorie sociale. En nous en départant, nous apporterons une sacrée contribution, au nouveau départ proposé par Pag.Talon.
Le Béninois futé pense qu’il vaut mieux courir après un lapin et le capturer plutôt que de rentrer bredouille après avoir couru après les dix en vue, à la fois.
Comment y parvenir ?
Le Béninois futé suggère que :
- Les leaders et ténors de la Société civile qui ont contribué à l’avènement du stoppage des errements du régime défunt ne considèrent pas que leur mission est terminée. Elles doivent maintenant, s’investir aussi dans le changement des comportements de la catégorie sociale à laquelle appartiennent leurs organisations, tout au moins en ce qui concerne les cinq mauvais comportements identifiés ci-dessus.
- Les partenaires sociaux en plus des luttes acharnées qu’ils mènent pour la défense des intérêts des membres de leurs syndicats, interpellent leurs protégés sur les pratiques incriminées. Car il ne peut y avoir amélioration du niveau de vie sans l’amélioration de la richesse nationale. La constitution de cette richesse nationale suppose entre autres, la rentrée dans les caisses de l’Etat des recettes qui lui reviennent, et leur utilisation rationnelle pour des dépenses destinées au bien-être de tous, sans gaspillage ni distraction à des fins personnelles ou récréatives.
- Les médias notamment les presses parlée, l’audiovisuel et la presse écrite qui se sont distinguées, pour la plupart, dans la lutte pour le changement qui a abouti au choix de la rupture, éveillent l’attention du commun des béninois sur sa complicité inconsciente ou non dans la décadence de notre pays qui a atteint son point culminant sous le régime des scandales.
Ces actions relevant de La moralisation de la vie publique, de la restauration de l’éthique et du civisme, ne peuvent avoir leurs effets que s’ils font l’objet d’une campagne nationale menée conjointement et simultanément par toutes les organisations de la société civile, les confessions religieuses, les chefs traditionnels, les artistes modernes et traditionnels, les presses écrite, parlée et l’audiovisuel. C’est à dire tous ceux qui de par leurs activités, touchent bon nombre de nos concitoyens. La mobilisation de toutes ces composantes de la société devrait être facile car tous nous déclarons soutenir la vision de notre Président. C’est maintenant à l’une de ces occasions que nous devons le prouver en l’aidant pour le salut de notre pays.
Concrètement, il est souhaitable que sur l’initiative des représentants de la Société civile, il soit organisé avec les presses, et le monde des spectacles, une campagne de sensibilisation qui aura ouvertement pour cibles ; les structures, organisations, catégories de citoyen, services et tout lieu concernés par l’un des cinq maux visés. A titre d’exemple dans la circulation urbaine : <>. Cet exemple simple, à travers sa mise en scène ou sa narration, peut transmettre des messages forts susceptibles d’être captés par le béninois moyen et peut être transmis par toutes les presses et autres voies de diffusion dans les langues les plus parlées de chaque Département. Il pourrait en être de même pour les différentes façons d’obtenir ou de renouveler sa carte d’identité, etc...
Les séminaires et autres occasions de distribution de per diem doivent céder la place à des messages du genre diffusables dans les langues nationales et officielle.
Cette approche endogène à notre catégorie sociale doit être examinée dans l’esprit que la famille, l’école et l’Etat n’ont pas pu dans notre pays, inverser le cours de l’évolution des fléaux incriminés. Le problème est si important que, pour ne pas le laisser s’intégrer dans notre culture, nous devons au niveau de notre catégorie de citoyens, chercher et lui apporter des solutions. Cela n’entravera en rien la stratégie de l’Etat en matière de moralisation de la vie publique, la restauration du civisme et la lutte contre les différentes formes de corruption.
Et les moyens ? demandera-t-on au béninois futé. Le béninois futé répond que cette entreprise n’est pas de la compétence du Conafermo et que l’état et les organisations de la Société civile doivent s’organiser pour la réussite de cette Campagne de Sensibilisation et de Prise de Conscience.
Ladite opération pourrait être exécutée de manière soutenue pendant le quinquennat en cours. Il y va de l’intérêt de tout le monde.
Théophile Ahouansou Gabriel