Ils sont très nombreux ces cadres de l’administration publique béninoise qui sont admis à faire valoir leur droit à la retraite mais qui sont toujours à leurs postes. Et pour donner l’exemple de ce que l’admission à la retraite devrait être, le directeur de la gestion des ressources à la direction générale des impôts(DGI), Joseph Foundohou a passé le témoin à son intérimaire la veille du jour de son admission à la retraite, soit le 31 mars 2016. En effet, l’homme est connu pour son penchant pour le respect du bien public, son éthique et le moral dont il fait preuve, malgré sa position et son rang dans l’administration béninoise. Joseph Foundohou a fait valoir son droit à la retraite le 1er avril 2016 et depuis ce jour, il n’a plus mis pied dans son bureau. Et, pour ce faire, il a, dans un premier temps, informé par note son responsable hiérarchique déjà à un mois de son admission à la retraite. Il avait souhaité dans sa note que son remplaçant ou son intérimaire soit désigné avant le jour de son départ. Dans un second temps, étant membre du comité de direction (Codir), il a informé dans la même période le Codir qu’il ne fera plus partie de l’équipe après le 1er avril. Deux semaines avant le jour susmentionné, il a rappelé à ses pairs qu’il est à son dernier Codir avec eux car le rendez-vous de la semaine qui va suivre serait à une semaine de son départ pour la retraite et par conséquent, il serait pris dans les préparatifs. Et comme on pouvait s’en douter, le responsable hiérarchique habileté à désigner son intérimaire ou son remplaçant n’a pas daigné le faire à temps. Ce dernier a alors décidé d’adresser une note de service à son responsable en proposant la personne qui, selon lui, peut assumer son intérim. Et fort heureusement pour lui, la note a été entérinée par qui de droit et l’intérimaire informé de sa nouvelle mission. Ce qui lui a d’ailleurs permis de procéder à la passation de service la veille du jour où il faisait valoir son droit à la retraite et ce, conformément à la lettre de notification à lui adressée par la direction générale de la fonction publique. C’est dire que le respect de la décision administrative est un comportement que tout cadre et agent de l’administration doit avoir. Rares sont ceux qui se soumettent à ces principes. Et contrairement à M. Foundohou, ils sont trop nombreux ces cadres du Ministère des Affaires étrangères, par exemple, du Ministère de l’enseignement supérieur également et autres secteurs de l’administration publique qui refusent de libérer les bureaux et les postes qu’ils occupent sous prétexte qu’ils ont été nommés par décret et qu’il attendent leur remplaçant qui serait nommé de la même façon.
Yannick SOMALON