Au fil des semaines, le gouvernement livre peu à peu ses priorités. Depuis sa formation le 6 avril dernier, il est une évidence que la filière coton tient une place de choix dans son programme d’actions. La preuve, le Conseil des ministres ne manque pas à chaque fois de se prononcer sur ce secteur agricole et de prendre des décisions majeures. Le ton a été donné dès le tout premier conclave gouvernemental à l’actif du nouveau départ.
Ainsi, au terme du Conseil des ministres du 13 avril dernier, il a été décidé de mettre fin aux réquisitions des usines d’égrenage de coton. A cet effet, le directeur général de la Société nationale de promotion des produits agricoles (Sonapra) a été instruit pour régler les redevances de réquisition. Deux semaines plus tard, soit le 28 avril, toujours au Conseil des ministres, il a été décidé le rétablissement de l’accord cadre entre l’Etat et l’Association interprofessionnelle du coton (Aic) suspendu en septembre 2013. C’est dire que le cadre organisationnel de gestion transitoire des campagnes cotonnières mis en place avec une grande responsabilisation des structures de l’Etat n’a pas porté ses fruits. Il s’agit donc de « donner un véritable essor à la filière coton dans une dynamique de partenariat public-privé et de promotion du secteur privé et de rétablir la confiance entre les acteurs ». Le troisième acte du Conseil des ministres est intervenu le 4 mai dernier. Constatant que l’Etat reste devoir 19 milliards et demi aux producteurs au titre de la campagne écoulée, le gouvernement a réussi à mobiliser ces fonds et veillera à ce qu’ils aillent effectivement aux producteurs avant l’ouverture de la campagne 2016-2017 qui démarre dans deux semaines.
Voilà donc les diligences entreprises par l’Exécutif depuis son installation il y a presque un mois. De tous les sujets évoqués en Conseil des ministres, seule la filière coton a été évoquée toutes les fois. Visiblement, c’est un enjeu pour le gouvernement et son chef. Cela se comprend aisément, puisque Patrice Talon était un acteur clé de cette filière. Il connait la maison et veut sans doute relever un défi. La suite des événements le démontrera.
Moïse DOSSOUMOU