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Suspension du Bénin de ses activités : La Fifa exagère enfin !
Publié le mercredi 11 mai 2016  |  La Presse du Jour
Joseph
© AFP par FABRICE COFFRINI
Joseph S. Blatter, président de la FIFA




La décision était dans l’air depuis quelques jours. Elle était comme une épée de Damoclès sur la tête du football béninois. Ce n’est pas raté. Comme à son habitude, la Fédération internationale de football associations (Fifa) vient une fois encore de dicter son diktat à la famille du football béninois. Elle vient de suspendre le football béninois de toutes ses activités. Une décision quand même excessive et intolérable, vu les circonstances.

Cela ressemble finalement à une ingérence dans les affaires concernant les filles et fils du Bénin. Ce que souvent la Fifa met en exergue pour punir, à sa manière, des associations «fautives» qui lui sont affiliées. Le Bénin, pour une fois encore, vient de subir la dictature de la Fifa. La décision a été prise, hier mardi 10 mai, lors du Conseil de la Fifa réuni à Mexico en marge de son Congrès. Elle sera certainement confirmée vendredi prochain par l’instance faitière. Cette dernière qui est jalouse de ses décisions et n’acceptent jamais qu’on ne respecte ce qu’elle pense être la norme, la vérité. Oui, la famille du football béninois a refusé d’organiser l’assemblée générale élective du 4 mai 2016 qu’a tenté de lui imposer la Fifa. Elle n’avait même pas le choix à cause d’une décision de justice. L’avortement du congrès électif du 4 mai dernier a donc guidé la Fifa à prendre ses responsabilités. Oui. Mais, pour une première fois, elle devrait tenir compte de quelques circonstances nouvelles pour revoir la situation du Bénin, voire revoir sa position. Puisque récemment installé, le ministre en charge des sports a mené des démarches envers les parties en conflits, a rencontré les envoyés de la Fifa et de la Caf afin de leur expliquer ce qu’il entreprend pour un retour à la normale. Oswald Homéky, le ministre en charge des sports, a clairement demandé la clémence des envoyés de la Fifa et de la Caf, le temps qu’il mène ses démarches à terme. Mais, fidèle à ses habitudes, la Fifa a foncé tête baissée. Elle soutient cette décision par la violation de l’article 38 de ses statuts à propos de «l’injonction récente par un tribunal judiciaire local qui a empêché la tenue de l’élection». Le délai de grâce plaidé par le ministre en charge des sports auprès des envoyés Constant Omari et Prosper Abega n’a donc pas prospéré. Qu’à cela ne tienne. C’est peut-être une chance pour le football béninois de panser ses plaies béantes depuis des années et pourquoi pas de repartir de l’avant. C’est sans doute le moment d’en finir avec les querelles de personnes qui ne pensent qu’à leurs intérêts plutôt que d’œuvrer pour le développement de cette passion commune et nationale qu’est le football. Depuis des années, le football béninois souffre de ses dirigeants à la Fédération. Aucune politique de formation des jeunes. Aucun effort de professionnaliser ce sport. Elle préfère importer les joueurs. L’homme d’affaire Sébastien Ajavon a tenté la chose. Il a été très tôt déçu par l’appétit vorace des éternels dirigeants fédéraux. Que la Fifa en vienne à prendre cette décision relève aussi de l’incapacité des responsables béninois, surtout l’Etat, de profiter de ce cycle interminable pour repenser ce sport et lui donner une nouvelle boussole. Les Ecureuils ont participé à plusieurs phases finales des coupes d’Afrique des nations. Ils émergent de temps en temps au niveau des compétitions de catégories inférieures. Mais, avec quels acteurs, avec quels joueurs ? Evidemment, ceux qui profitent du système diront que c’est la meilleure option. Mais apparemment, cette option a montré ses limites.

Jean-Marie Sèdolo


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