Il l’a promis dans son discours d’investiture du 06 avril 2016 et juste un mois après sa prise de fonction, il est passé à l’acte. Il s’agit, en effet, des réformes politiques et institutionnelles avec pour premier acte la mise en place de la commission qui aura à les conduire. Mais, quelques heures après ce premier acte, des voix s’élèvent pour dénoncer non seulement la procédure mais également la composition de cette commission. En réalité, il est opportun de reconnaître l’acte posé par le président Patrice Talon. Mais on peut, en même temps, se poser la question de savoir s’il a tenu compte de l’avis d’un certain nombre de personnalités avant de composer cette commission. Certainement pas. Avant même de poser sa candidature pour la présidentielle, il avait consulté le président Nicéphore Soglo, Albert Tévoédjrè, Séfou Fagbohoun, et bien d’autres personnalités. Pendant la campagne, il a posé les mêmes pas et juste après son élection, il est allé dire sa reconnaissance à ces personnalités qui ont été les artisans de la Rupture. Mais, qu’est-ce qui l’empêche de consulter le président Nicéphore Soglo, le professeur Albert Tévoédjrè, l’honorable Séfou Fagbohoun, par exemple, afin de recuellir leurs avis sur la question des réformes politiques et institutionnelles, ainsi que sur les membres de la commission qui doit y faire face. Ce manque de consultation qu’on peut déjà considérer comme un faux pas n’est pas resté sans conséquence. C’est en cela que se justifie la réaction du président Nicéphore Soglo qui a juste été invité à la cérémonie d’installation de ladite commission. C’est également en cela que dès la mise en place de la commission, les syndicalistes se sont levés pour fustiger l’absence des partenaires sociaux. Les associations des professionnels des médias affirment ne pas se retrouver à travers cette commission qui est d’ailleurs jugée plétorique avec la présence de juristes en nombre important. C’est dire que le président Patrice Talon a manqué de stratégie et se trouve dès les premiers jours confronté aux critiques des différentes couches socioprofessionnelles. Il va s’en dire que cette commission qui fait face déjà à la contestation a du pain sur la planche puisqu’elle aura sur son chemin les acteurs ci-dessus cités. Il urge que la composition de cette commission soit revue et que les personnalités telles que le président Nicéphore Soglo, le sociologue Tingbé Azalou, le professeur Albert Tévoédjrè et autres soient consultées et qu’ils apportent leurs touches pour des réformes acceptées de tous.
Yannick SOMALON