Les établissements d’enseignement secondaire sont à bout de souffle. Ils ne disposent plus de fonds pour leurs différents besoins. Cette situation est due au fait que l’Etat ne leur a pas encore versé les subventions liées à la gratuité de la scolarisation des filles. Ce retard dans le paiement déteint sur le fonctionnement des collèges et lycées. « Nous avons eu beaucoup de difficultés pour avoir les intrants et organiser les derniers devoirs », affirme Patrick Lègonou, comptable au Ceg Agbangnizoun. « Au départ, j’ai privilégié les salaires du personnel de soutien, les primes des autres membres de l’administration. Mais, je ne suis plus en mesure de payer au personnel de soutien, leurs salaire de mai », a indiqué Dadjo Kedoté, comptable au Ceg2 Abomey. Tous les établissements font de la gymnastique pour assurer le minimum. Mais en réalité, les moins endurants ont cessé de payer depuis deux mois leur personnel de soutien. Le lycée Houffon accueille majoritairement des filles et avec ses 892 filles, l’Etat devrait lui accorder une subvention de 10 980 000 F Cfa. Environ 14 000 000 F Cfa doivent être versés au Ceg2 Abomey.
Depuis la prise de la mesure de gratuité par le président Boni Yayi pendant son second mandat, les collèges ont souvent perçu, courant avril, entre 40 et 80% du montant total de la subvention qui, normalement, devrait leur parvenir en janvier.
Les fournisseurs impatients
Cette année, la mesure a été étendue aux filles du second cycle, ce qui a davantage privé les établissements de moyens financiers. Vu que l’année scolaire tire à sa fin, les fournisseurs, gagnés par la peur, harcèlent les autorités des collèges. « Les fournisseurs nous talonnent », dit Lègonou.. « Il y a des charges incompressibles auxquelles nous faisons face. Et concernant les fournisseurs, nous essayons de gérer », a précisé Dimigou Daté, intendant du lycée Houffon d’Abomey.
Une lueur d’espoir
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le ministre de l’enseignement secondaire a rencontré les syndicats du secteur. Ils ont discuté de beaucoup de sujets dont entre autres la subvention que l’Etat devrait accorder aux établissements. Selon des recoupements, le ministre a promis décaisser ces fonds dès la semaine prochaine. Mais entre la promesse et la réalité, il y a souvent un fossé. Nous espérons que le régime de la rupture comblera au plus tôt cet écart pour un réel Nouveau départ dans le secteur de l’éducation.
Géraud AGOÏ