Le président Patrice Talon effectuera ce samedi une visite de courtoisie et de travail au pays de Muhamad Buhari. Le président nigérian qui séjourne actuellement à Londres sera de retour avant cette date, pour un tête-à-tête avec son homologue béninois dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays. Et pour qui sait que l’environnement économique nigérian a une influence sur les indicateurs macroéconomiques du Bénin et même des autres pays environnants, il y a de quoi que le régime du Nouveau départ s’intéresse de très près à son voisin de l’Est. Le président Patrice Talon, de surcroît un opérateur économique, a sans doute pleine conscience de la nécessaire relation de coprospérité qui doit prévaloir entre son pays et le géant de l’Est. Il saisira l’opportunité de cette rencontre avec le président nigérian pour lui présenter les grands axes de son plan d’urgence et solliciter son accompagnement. Comme à Paris, l’homme du Nouveau départ doit convaincre le président Muhamad Buhari. Il faut rappeler, comme l’a si bien dit le professeur John Igué, que le Bénin est en réalité un Etat-entrepôt du Nigéria, première puissance économique en Afrique avec un marché d’environ 200 millions d’habitants et plus de 60% du produit intérieur brut dans la Cedeao. D’aucuns n’hésitent pas à affirmer que ‘’quand le Nigéria éternue, le Bénin s’enrhume’’. Tout ceci se justifie par le fait que les transactions par voie de contrebande sont évaluées à 90 milliards voire 129 milliards. Il est également à noter que le trafic de l’essence frelatée y occupe une place de choix, sans oublier l’appui au plan énergétique. C’est dire que le Bénin est fortement dépendant du Nigéria. Et il est une évidence que le géant de l’Est soit au cœur du Nouveau départ. Le président Patrice Talon devra renforcer cette coopération avec le Nigéria pour un rayonnement du tissu économique béninois.
Arnaud DOUMANHOUN