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Face à l’impatience grandissante des populations : Le gouvernement doit agir vite
Publié le vendredi 13 mai 2016  |  Le Matinal
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© Autre presse par DR
Le premier Conseil des ministres du gouvernement du président Patrice Talon se tient ce mercredi 13 avril au palais de la Marina à Cotonou




Ne pas faire ou procéder à la chasse aux sorcières. Cette profession de foi faite par le nouveau pouvoir sera difficile à tenir. A l’allure où évolue l’actualité politique nationale, le régime Talon sera obligé d’ouvrir la boîte de pandore.
Il y a certaines évidences qui s’imposent naturellement à l’esprit. Surtout en politique, qui n’est pas une science exacte.


L’impatience est grande depuis la fin du régime Fcbe. Nos compatriotes veulent des actions urgentes et des résultats. Pour y parvenir, le gouvernement Talon devra aller plus vite, peut-être, un peu plus vite que la musique. Et parfois, au mépris de certaines règles, certains principes et l’orthodoxie figés. Surtout, l’on ne doit pas craindre de remettre en cause l’ « héritage pernicieux » du yayisme, ses pratiques antidémocratiques, et de titiller ces « barons » créés à coup de clientélisme et de nombreux marchés gré à gré. Cela est un gros nuage, un écueil que le pouvoir doit contourner pour réussir. La preuve, les nouvelles nominations sont attendues depuis quelques jours. Et la curiosité des Béninois est grande, presque insatiable. Et pour cause. Tous le monde a vu comment le pays a été géré, il n’y a pas longtemps. Les remaniements se faisaient avec frénésie et les ministres étaient en conseil presque tous les jours. Mais, la nouveauté, ce sont les dossiers de prévarications qui se font jour. Ils nous réservent beaucoup de surprises. Il y a deux jours, c’est la situation de la Sonacop et celle de son Dg sulfureux qui a fait la Une des journaux. La semaine écoulée, c’était l’homme d’affaires Tundé qui défrayait la chronique. D’autres cas de malversations aussi sordides vont suivre, et ne vont pas manquer de choquer l’opinion.

Agir vite et bien

Si le gouvernement veut aller au bout de la marche de « rupture », il y aura des dossiers qui seront confiés à la justice et le reste suivra. D’ailleurs, on ne voit pas comment le chef de l’Etat et les siens vont s’en sortir autrement. Il faut faire la part des choses, et montrer aux populations le vrai visage de la gestion sous Yayi. L’attentisme ou la non-action peuvent, en politique, avoir de lourdes conséquences. C’est un couteau à double-tranchant. Or, il ne faut pas décevoir le peuple qui, dans sa majorité, a exprimé le désir de rompre avec le non-sens et la déliquescence morale vécus les dix dernières années. Pour ne pas le braquer, ni perdre sa confiance, il faut agir vite et bien. Agir vite et bien, c’est comme la quadrature du cercle. C’est compliqué dans un pays où tous les signaux sont au rouge, où il s’agit d’agir efficacement et trouver une à une des solutions qui vaillent. Déjà, sans savoir que c’est suicidaire, plusieurs acteurs de la société civile mettent le gouvernement sous pression. Car, on ne comprend pas, par exemple, que tout le monde veuille faire partir d’une « commission » chargée de ci ou de çà. Certes, l’on a besoin de l’intelligence de tous. Peut-être l’idée de partage de gâteau est toujours dans les esprits. Les thuriféraires de l’ancien régime n’attendent qu’un faux pas du « Nouveau départ » pour s’engouffrer dans la brèche. Il ne faut pas leur en donner l’occasion.

Wilfrid Noubadan
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