D’après la nomenclature des métiers de l’artisanat béninois définie le 29 décembre 2003, plusieurs activités ont été enregistrées sous l’artisanat. Le secteur plus large de par l’effectif des artisans, devait bénéficier d’une politique structurelle efficace pour accroitre le chiffre d’affaires des artisans et mieux contribuer au Produit intérieur brut (PIB).
Sur les 10 millions de Béninois, plus de 3 millions sont des artisans ayant leur carte d’appartenance au Collectif des artisanats et à la Chambre interdépartementale des métiers. «Au Bénin, après l’agriculture et le commerce, c’est l’artisanat qui vient en 3e position et contribue à l’accroissement du Produit intérieur brut», explique Benoît Sakou, le président de la Confédération des artisans du Bénin (Cab). Selon un rapport de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), «l’artisanat contribue de 10 à 20 % au PIB des pays membres», poursuit-il.
Au Bénin, les chiffres devant permettre de jauger limportance de l’artisanat dans son processus de développement économique datent de 2002.
En effet, « il ressort du recensement général de la population et de l’habitant de 2002 que l’artisanat contribue à hauteur de 13% au PIB », a rappelé le président de Cab. Ainsi, tous attendent les résultats définitifs du dernier recensement général pour être à nouveau situé.
D’après le décret n°2003-569 du 29 décembre 2003 portant approbation de la nomenclature des métiers de l’artisanat au Bénin, l’artisanat est composé de 11 branches d’activités. Lesquelles sont subdivisées en des corps de métiers puis en des métiers, décrit Félix Chabi, chef service commercial, de promotion et de l’encadrement des artisans du Centre de promotion et de l’artisanat (CPA). Pour lui, le secteur aujourd’hui, est bien structuré et a de la valeur. C’est dans cet ordre d’idées que Benoît Sakou, président de la Confédération des artisanats du Bénin (CAB) précise qu’il existe trois types d’artisanat : l’artisanat de service, l’artisanat de production et l’artisanat d’art. Ces différents types d’artisanat forment 310 métiers».
Les Béninois préfèrent consommer les produits chinois importés au détriment des meilleurs produits fabriqués au Bénin puisque le secteur manque de réformes et d’encadrement.
Les artisans pour leur part ne sont guère satisfaits du fruit de leur métier. Nouhoun Coumaré, vendeur des objets en argent, or et en perle estime que son métier le nourrit. « Depuis un moment, nous avons remarqué l’absence des visiteurs, une absence qui crée une mévente », confie-t-il. Même les étrangers qui leur rendaient visite a-t-il souligné, ont disparu. Or, certains camarades révèle-t-il, sont enregistrés et payent des taxes.
Jossé Kpadonou sculpteur des objets d’art quant à lui déclare que depuis quelques années rien n’évolue et l’Etat ne s’intéresse plus à leurs activités. «Or, le tourisme à travers ce métier peut facilement contribuer au développement du pays», fait-il remarquer. Mais l’artisanat, regrette-t-il, est laissé pour compte. C’est pourquoi, les artisans se cherchent.
Le président de la Confédération des artisans du Bénin, Benoît Sakou, n’étant pas surpris de ces propos, ajoute que de façon globale, le secteur de l’artisanat ne se porte pas au mieux de sa forme. Puisqu’il y a plusieurs personnes qui sont obligées d’associer leur travail à d’autres activités. D’autres sont obligés d’abandonner le métier appris au détriment d’autres activités. Une situation qui amène les différents acteurs à tout soumettre aux autorités pour de nouvelles réformes. Mais pour le moment, c’est une désolation totale dans les rangs de ces acteurs qui attendent beaucoup des nouveaux gouvernants surtout qu’on a désormais rattaché à l’industrie et au commerce, l’artisanat.
Charnok GBAGUIDI (stagiaire)