L’atmosphère visiblement détendue et sereine qui prévaut à l’aube du Nouveau départ, au sein de la coalition de la rupture au parlement pourrait cacher des distorsions. Les enjeux politiques en vue les prochains jours à l’hémicycle en sont pour beaucoup. Il s’agit notamment de l’élection d’un nouveau 2e secrétaire parlementaire en remplacement de Alexis Agbélessesi élu à la tête de la commission des lois. A ceci, vient s’ajouter la bataille qui se dessine autour de la désignation des remplaçants des députés Candide Azannai et Saca Lafia à la Haute cour de Justice. Ainsi, au regard des intérêts en jeu, même si les tractations ont été jusque-là sans tambour ni trompette, elles pourraient bien constituer une source de frustrations.
Déjà, apprend-on, de sources averties, que c’est le député Fdu Dakpè Sossou, proche de Patrice Talon, qui est pressenti pour remplacer Alexis Agbéléssessi au poste de 2e Secrétaire parlementaire. Et si cela arrivait à être confirmé, ce sera alors une parfaite suite logique caractérisée par le remplacement d’un proche par un autre. Ceci, d’autant plus que Alexis Agbélessessi, grand ouvrier du Nouveau départ est venu remplacer Joseph Djogbénou, disciple convaincu de Patrice Talon. A cet effet, si on reste dans l’esprit qui a prévalu à l’élection de Adrien Houngbédji au perchoir, le 19 mai 2015, l’ancienne opposition aujourd’hui au pouvoir sous le couvert de la rupture devrait sans problème conserver le poste de 2e secrétaire parlementaire. Rien à craindre également du côté de la désignation des remplaçants de Candide Azannai et de Saca Lafia à la Haute cour de Justice.
Vers une bataille rangée au sein de la rupture ?
Ce sont les proches de Patrice Talon qui sont pour le moment très impliqués dans les enjeux politiques et qui semblent avoir le contrôle de la situation. Si la logique restait ainsi, l’expression « les ouvriers de premières heures » n’est pas loin de revenir au devant de la scène politique avec les frustrations et les querelles internes au parlement. Ce sera alors le malentendu le plus étrange au sein de cette nouvelle mouvance qui se comporte pour le moment bien. En effet, la coalition de la rupture rassemble plusieurs alliances ayant soutenu le candidat Patrice Talon au second tour de la présidentielle. Et puisque, seuls les intérêts politiques ont droit de cité à l’hémicycle, en dehors des plus proches du régime, les autres voudront certainement se faire élire à l’un de ces postes. D’où la menace du syndrome de divisions. Ce qui appelle à l’implication du Président Patrice Talon, ancien sponsor de la politique béninoise, doué de stratégies pour faire valoir la cohésion au sein de sa machine à l’hémicycle.
Fulbert ADJIMEHOSSOU