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Premières mesures et actions diverses du régime Talon: La « Rupture » entre la folie suppressive et le bien être des Béninois
Publié le mercredi 18 mai 2016  |  L`événement Précis
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon




Les trois premiers conseils des ministres depuis le règne du régime de la « Rupture », il y a déjà plus d’un mois, se sont achevés sur des mesures et décisions hardies. Plusieurs décrets présidentiels pris par le régime défunt ont été brutalement annulés. Les fameux concours à controverse de l’an 2015 aussi n’y ont pas échappé, même si la décision prise ici a un caractère plutôt suspensif. Des institutions de la République, qualifiées de « budgétivores », créées par l’ex-chef d’Etat, Boni Yayi n’ont pas non plus résisté à ce que d’aucuns ont fini par appeler «folie suppressive » du régime de la « Rupture ». Des cabinets ministériels ont connu le même cisaillement avec près d’une dizaine postes de collaborateurs proches du ministre balayés. A la présidence de la République, la « folie suppressive » a aussi fait des affres. Plusieurs structures sous-tutelle, comme le Conseil présidentiel d’investissement ou encore la Commission de supervision des grands travaux n’existent plus. La liste est loin d’être close, apparemment. Le Conseil des ministres de ce mercredi réserve certainement de nouvelles surprises de la même trempe. De toutes les façons, l’élan de Patrice Talon et son Gouvernement est déjà à sa vitesse de croisière sous un «Nouveau Départ» broyeur des postes jugés encombrants et dispendieux.
Il reste que lorsque sa victoire se proclamait définitivement par la Cour constitutionnelle au terme de la présidentielle 2016, peu de Béninois pouvaient imaginer que tant de mesures drastiques seraient prises en peu de temps. Son projet de société en donnait déjà des signes sans aller en profondeur avec l’accent qui y est mis sur la bonne gouvernance, l’éthique et l’assainissement du système de gestion des affaires de l’Etat, mais il y a que des pas trop hâtifs ont été franchis sans en mesurer les conséquences à court et à long terme.

Priorités
Un Chef d’Etat est d’abord élu pour améliorer le bien être des populations. Ce faisant, les priorités de ses premiers jours doivent viser leurs conditions de vie et d’existence. Même si Patrice Talon a placé au cœur de son mandat unique, les réformes politiques et institutionnelles, les béninois de Tchoumi Tchoumi, de Pérèrè ou encore de Houéyogbé, veulent également le voir à l’œuvre sur le plan social. La pauvreté est toujours béante dans un grand nombre de localités béninoises, et même s’il ne faut pas dénier les acquis obtenus dans la lutte qui y est enclenchée ces dix dernières années sous le régime Yayi, il y a encore beaucoup à faire. Le délestage continue de sévir en dépit de la mesure prise à travers le décaissement de 5,2 milliards FCFA pour soulager la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) dans ses peines actuelles. Le panier de la ménagère aussi est demeuré souffrant, parce que les revenus des béninois sont toujours insuffisants par rapport à leurs charges. D’aucuns pourraient dire que la période est trop courte pour juger Patrice Talon sur le volet social, mais l’impression générale qui se dégage déjà est qu’il ne semble pas en faire un souci majeur. Du moins, pour le moment.
Patrice Talon a cinq ans à faire et pourrait réaliser des « miracles » comme il l’a promis lors de sa première visite officielle en France ». Nul doute. Mais les lueurs d’espoirs tant espérées par les béninois, les jours suivant son investiture demeurent imperceptibles. Les questionnements qui jaillissent de part et d’autre aujourd’hui sont nombreux et se résument à une seule inquiétude : Patrice Talon est-t-il venu régler ses comptes avec Yayi ou contribuer à améliorer le bien-être des populations ? Tout porte pour le moment à croire qu’il est en phase avec le premier cas de figure au regard des décisions prises par son gouvernement depuis le 06 avril 2016. En rétablissant l’accord-cadre entre l’Etat et l’AIC, une société dont il est le patron, et en redonnant vie à la Société de développement du coton (Sodeco) qui est aussi la sienne, le nouveau chef d’Etat laisse croire, aux yeux de plusieurs observateurs, qu’il est venu également pour « redonner vie et faire fructifier ses propres affaires qui ont connu des moments difficiles sous son prédécesseur et ennemi juré, Boni Yayi »

Wandji A.
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