Le mariage n’a jamais été un fleuve tranquille. Celui qui a uni les membres de la coalition du 19 mai 2015 et permis à Me Adrien Houngbédji d’être aujourd’hui président de l’Assemblée nationale n’a pas fait exception à la règle. A l’épreuve de la présidentielle de mars 2016, la coalition du 19 mai s’en est sortie fissurée. D’abord, contre toute attente, c’est le Prd, la Rb et des ténors de l’Un qui sont allés renforcer les Fcbe pour soutenir le candidat Lionel Zinsou. Confiants que la somme des voix récoltées au cours des précédentes élections ne pouvait qu’être décisive pour la victoire à la Marina de leur porte-étendard Lionel Zinsou, Me Adrien Houngbédji avec le Prd, Léhady Soglo avec la Rb, Eric Houndété, Jude Lodjou et Basile Ahossi de l’Un ont sauté de la barque de la coalition du 19 mai pour aller s’acoquiner aux Fcbe. Mal leur en a pris.
Secouée et même tournée en dérision, la coalition du 19 mai montée de toutes pièces par la télécommande de Paris a trouvé les ressources nécessaires pour non seulement résister mais surtout tenir la dragée haute aux défenseurs de l’alliance dite républicaine. L’optimisme des uns aura eu raison du scepticisme des autres. Un an après, que de souvenirs !
Des perspectives
Mais, les Béninois retiennent qu’en dépit de sa victoire le 19 mai 2015, de l’engouement des populations à la voir unie et solidaire pour faire face au régime Yayi dans la perspective d’une éventuelle révision de la Constitution, d’un troisième mandat ou d’une continuité avec le ‘‘après nous, c’est nous’’, l’opposition n’a pas résisté à l’appât de la gestion du pouvoir.
Du moins, Adrien Houngbédji, Léhady Soglo, Eric Houndété, Basile Ahossi ont composé avec la facilité et très tôt, se sont crus les plus beaux et les plus futés sur le plan politique. Mais, ils apprendront à leurs dépens, comme a su bien le penser le frère Melchior avec son nouvel ouvrage, qu’‘‘ici, c’est le Bénin’’. C’est dire que nul ne peut aller contre la volonté du peuple. Du 19 mai 2015 au 20 mars 2016, ce peuple est resté constant et a saisi l’occasion des volte-face des acteurs politiques pour leur envoyer un message fort : les temps sont révolus et aucun cadeau ne sera fait aux champions en retournement de veste. A bon entendeur…
Angelo DOSSOUMOU