Le conseil des ministres en sa séance du mercredi 18 mai 2016, s’est penché sur le secteur touristique et culturel du Bénin et sa contribution à la création de richesse ainsi qu’à l’emploi. Il ressort de l’analyse que malgré l’existence d’un riche patrimoine culturel artistique, architectural, naturel archéologique favorable au développement d’une industrie touristique et culturelle, la contribution de ce secteur au produit intérieur brut n’est que de 2,7% au Bénin, contre 6% dans un autre pays de l’Uémoa et contre une moyenne de 9% au plan africain. Parmi les raisons de cette performance modeste, le conseil des ministres en a relevé au moins trois, notamment, l’absence d’une stratégie pertinente de développement du secteur comme filière économique, une faible valorisation des sites touristiques et l’inexistence d’action de promotion des sites touristiques au plan national et international. Et pour y remédier, le conseil des ministres a décidé de la création d’une agence de promotion des patrimoines et du développement du tourisme. Pour y arriver, le conseil des ministres a mis en place un comité de pilotage. C’est une initiative à saluer à sa juste valeur car elle dénote de la volonté du gouvernement de revaloriser ce secteur conformément au projet de société du Chef de l’Etat Patrice Talon. Seulement de telles initiatives n’ont pas manqué par le passé. Mais la volonté politique pouvant permettre de mener à terme les projets et surtout d’assurer l’entretien et la promotion des sites touristiques et autres infrastructures mises en place a fait défaut. Les installations de Ouidah 92 qui ont fait la fierté du Bénin par le passé sont jetées aux oubliettes et sont réduites à quelques statuettes abandonnées dans la brousse et qui accueillent quelques curieux. La cité touristique de Ganvié végète dans une grande insalubrité avec des bâtiments en pleine déconfiture. Le projet la route des pêches, si il était réalisé fera inscrire le Bénin au rang des grandes nations touristiques, mais il est toujours resté à l’étape de projet, confronté à des difficultés d’ordre foncières. Par ailleurs, malgré l’injection de plusieurs milliards dans le secteur culturel, il est resté balbutiant. Au-delà de ces annonces salutaires, le gouvernement doit donc prendre à bras le corps ce secteur qui est source de devises et pourvoyeur d’emploi. Des potentialités et les compétences ne manquent pas. Cependant le gouvernement doit s’armer de volonté politique et braver les contingences pour assurer une véritable promotion touristique et culturelle du Bénin. Les nombreux jeunes diplômés des écoles d’hôtellerie et tourisme attendent d’être valorisés. Il est donc opportun que le gouvernement aille jusqu’au bout de ses idées. Il y va de la prospérité de tous les Béninois.
Thomas AZANMASSO