L’aéroport Cardinal Bernadin Gantin de Cotonou est en proie à plusieurs situations de nature à nuire à l’image de notre pays. Au matin du Dimanche 22 Mai 2016, le vol Royal Air Maroc AT553 venant de Casablanca pour Cotonou n’a pas pu atterrir à Cotonou comme prévu mais a dû se dégager sur Lomé en raison d’une panne d’électricité. Cette situation fait suite à de nombreux incidents.
En effet l’Aéroport de Cotonou est en pleins travaux sur la piste et cette situation a entrainé une directive NOTAM C017 en date du 14 avril. Selon cette directive, l’Aéroport est fermé du lundi au samedi de 22h45 à 04h00 (GMT). Mais l’interprétation de cette directive a entrainé plusieurs incidents à savoir, deux refus de décollage à Air France ainsi que deux refus d’atterrissage à Royal Air Maroc. En effet, à cause de retard de chargement, Air France aurait fini son embarquement par deux fois légèrement après l’heure de démarrage de la directive. Au moment de décoller, le vol a été informé par la tour de contrôle que l’Aéroport était fermé, alors que tous les passagers étaient à bord. Les deux refus de décoller d’Air France auraient coûté la place du Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile. Selon nos sources, la famille présidentielle était à bord de chacun des deux vols concernés, d’abord la femme et ensuite le fils du Président Patrice Talon. Ils ont pu vivre les désagréments engendrés par la situation. Le vol de la femme du Président Talon n’aura pu décoller que le lendemain à 5h.
Si dans le cas d’Air France, on aurait pu invoquer le fait que le vol était encore au sol comme excuse, l’équipage du vol AT551, de Royal Air Maroc, a demandé une autorisation d’atterrissage à 04H45 à la tour de contrôle de l’Aéroport International Cardinal Bernardin Gantin de Cadjèhoun. Le contrôleur en service, lui a rappelé l’horaire d’ouverture de l’aéroport 05H00 conformément à la directive Notam C0107 en vigueur. Le commandant de bord a repris contact à 05H00 avec la tour qui l’a informé que les engins des travaux n’étaient pas encore dégagés de la piste d’atterrissage. Finalement, l’aéronef B737-800 n’a pu être autorisé à atterrir qu’à 05H13 après l’ouverture de l’aéroport.
Toute cette pagaille (panne d’électricité, refus de décoller, dégagement sur Lomé) est une mauvaise publicité pour notre Aéroport, une perte de revenus pour l’ASECNA et l’Etat béninois, une situation de manque à gagner pour les compagnies aériennes sans oublier le jeu irresponsable avec la sécurité des passagers. Il est temps que les nouvelles autorités prennent leurs responsabilités.
Mike MAHOUNA