Enfin ! Les députés ont fini par élire hier, un nouveau deuxième secrétaire parlementaire. Comme annoncé, dans le combat de gladiateurs qui devait opposer les deux représentants du peuple en lice à savoir Dakpè Sossou et Basile Ahossi, c’est le premier qui a pris le dessus sur son collègue. Mais que d’intrigues et de tractations avant cet heureux dénouement à l’hémicycle ! Et comme pour dire qu’au palais des gouverneurs, aussi longtemps que la politique sera un jeu d’intérêt, personne ne peut présager de quoi demain sera fait, l’issue du vote du mardi dernier au parlement a donné lieu à des combinaisons les plus sordides.
A l’arrivée, 58 voix pour Dakpè Sossou, le candidat du président Patrice Talon qui a pu compter non seulement sur son groupe parlementaire mais surtout sur les députés Fcbe et Prd pour s’imposer à son adversaire. La fronde est donc venue du bloc de l’Union fait la nation (Un) pourtant grand artisan de la Rupture qui est, cette fois-ci, passé outre la volonté du chef de l’Etat. Car, même si préférer soutenir Basile Ahossi qui est avant tout membre du groupe parlementaire Un n’est pas un crime pour les ‘‘Rupturiens’’, il n’en demeure pas moins que cette première alerte au sein de la rupture est un signal fort à l’endroit du président Patrice Talon.
Quand les intérêts priment…
Au parlement, rien n’est définitivement acquis. A tout moment, les intérêts peuvent changer et donc, il ne serait pas surprenant que les députés issus d’une même chapelle politique ne partagent plus la même vision. Alors, s’il est arrivé que depuis son accession au pouvoir, le chef de l’Etat n’a aligné que des succès à l’Assemblée nationale avec Alexis Agbélessessi à la tête de la Commission des lois et Dakpè Sossou comme 2ème secrétaire parlementaire, il doit, dès à présent, commencer par se faire des soucis. En effet, si pour le poste de 2ème secrétaire parlementaire, l’Un a choisi se faire sa propre religion, loin de celle du chantre du Nouveau départ, qu’en serait-il lorsqu’il s’agira de voter pour ses réformes politiques et constitutionnelles ?
En tout cas, ceux qui ont toujours eu horreur des députés godillots sont servis. Les signes annonciateurs de futures empoignades politiques sont là. Au palais des gouverneurs à Porto-Novo, aucun cadeau ne sera fait à l’ancienne télécommande désormais implantée à la Marina. Et, ce n’est pas son candidat Dakpè Sossou sauvé hier par 29 députés Fcbe et la dizaine qui compose le groupe parlementaire Prd qui dira le contraire. Il y a de larges fissures dans la Rupture et dès à présent, le président Patrice Talon qui tient à faire passer le plus tôt que possible ses réformes à l’Assemblée nationale doit savoir à quoi s’en tenir.
Angelo DOSSOUMOU