Avec les quelques deux cas de d’insécurité notés à l’intérieur du pays, des voix se sont élevées, établissant un lien direct entre la levée des postes de contrôle sur les axes routiers et la recrudescence de l’insécurité. Mais à l’allure où vont les choses, on peut affirmer, à raison, que le problème est ailleurs.
Enième braquage hier, mercredi, sous le gouvernement de la Rupture et du Nouveau départ. Les chenapans ont encore opéré sans être inquiétés, dans la zone de Missébo. Non seulement ils ont ôté la vie à un pauvre citoyen et faisant plusieurs autres blessés, les malfrats ont réussi à emporter le butin évalué à environ 4 millions de FCfa. Si c’était à l’intérieur du pays, la cause serait sans doute cette mesure prise par le gouvernement conformément à une exigence des institutions sous-régionales : la levée des postes de sécurité et de contrôle sur les axes routiers. Mais il se fait que c’est en plein cœur de la capitale économique que les hors-la-loi ont encore opéré. Ce coup vient s’ajouter à celui perpétré sur un véhicule de transfert d’argent avec « plus d’un milliard » emporté et non retrouvé jusque-là. Sans oublier les nombreux citoyens dépossédés de leurs motos ou de leurs biens de jour comme de nuit. Avec le conseil des ministres du 18 mai 2016, on peut constater que le gouvernement de Patrice Talon n’est pas resté indifférent à la question de la sécurité dans le pays : « Il se fait qu’on commence à constater une recrudescence progressive des actes de braquage dans plusieurs localité de notre pays. Des forces de défense et de sécurité ont été instruites par le conseil des ministres pour faire face à cette situation. Un plan spécial de sécurisation des axes routiers et localités vient ainsi d’être élaboré et ce plan sera déployé dès ce soir. Des besoins en homme et en matériel seront pris en charge par le budget national ». Aussi, a-t-il été décidé de la mise en œuvre de l’opération « Mamba » à la suite de « Djakpata » connu sous le régime défunt. Mais pendant que l’opération sécuritaire « Mamba » peine à sortir des quatre murs des garnisons, les malfrats eux, ne perdent pas leurs temps. Ils profitent du vide et opèrent allègrement. Ça devient préoccupant cette question de sécurité des personnes et des biens. Il va falloir que les ministres Azannai et Lafia en charge de la Défense et de la sécurité publique parent au plus pressé même s’il n’existe pas de sécurité zéro dans un pays.
Aller au-delà des concepts sur papier
Les experts en la matière l’ont répété plusieurs fois déjà. Il n’y a pas de sécurité sans des renseignements efficaces. Le gouvernement doit donc agir sur ce levier important pour mieux cerner la question. Au besoin, il faudra recourir aux officiers et sous-officiers à la retraite et à même d’apporter leurs expertises. S’il est vrai que le gouvernement s’est engagé à prendre en charge par le budget national les besoins en homme et matériel, il ne doit pas non plus perdre de vue les avantages accordés à ces agents par décrets sous le régime de Yayi Boni mais remis en cause récemment par une mesure de suspension en conseil des ministres. Il faut s’y pencher au plus vite, car selon ces hommes en uniforme, la motivation pourrait aussi compter.
Jacques BOCO