Premier scandale dans le sous-secteur cotonnierà l’ère du Nouveau départ. De sources informées, le nouveau locataire de la Marina, le président Patrice Talon,dans sa vision de faire couler ses produits, commandés en Russie et au Maroc, au titre de la campagne 2016-2017, s’apprêterait pour annuler des commandes déjà passées et gagnées par ses concurrents avant son avènement au pouvoir. L’homme, selon nos contacts, serait en train de faire flèche de tout bois pourmodifier le programme de traitement phytosanitaire. Ceci, aprèsavoir essayé de rendre les contrats de marché pour la fourniture des intrants coton. Le comité technique paritaire transitoire et le comité technique intrants agricoles,deux structures créées pour gérer la campagne cotonnière 2016-2017, auraient même tenu une réunion conjointe les mercredi 18 et jeudi 19 mai 2016 dans la salle de conférence du Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche (Maep). L’objectif, est de procéder à la relecture du programme de traitement phytosanitaire en vigueur. A l’issue des travaux, plusieurs recommandations auraient été faites. Entre autres,le remplacement des produits à base d’Emamectine-acetamipride longtemps utilisés (depuis cinq campagnes) par de «nouvelles» molécules :le Spinetoram-acetamiprid, Chlorantranliprole, Cyantraniliprole et Flubendiamide-Thiaclopride. Il en résulte que de nouvelles commandes de produits insecticides sont nécessaires pour couvrir environ 230.000 ha principalement dans les zones Borgou-Alibori-Atacora-Donga. Par ailleurs, le profenofos ne sera plus utilisé en première fenêtre dans la zone 3 (centre et sud Bénin) et le binaire acaricide utilisé dans le programme ne sera pas fait à base de la cyperméthrine à cause de la forte résistance acquise par hélicoverpaarmigera vis-à-vis de cette molécule.
Le ver est dans le fruit
En réalité, ce que le peuple ignore, c’est que ces produits qualifiés de «nouvelles» molécules ne sont rien d’autres que ceux initialement distribués par la société SDI de Patrice Talon. Selon nos sources, deux de ces produits (Belt Expert 480 SC et Cobra 120 EC) seraient sous brevets; donc du domaine exclusif des entreprises qui les fabriquent avec un représentant exclusif au Bénin et dans la sous-région. Ils reviennent subséquemment plus chers que les produits que nos autorités ont, pour une raison qu’elles sont les seules à connaître, rejetés. Ce qui paraît plus ridicule, c’est que le Flubendiamide-Thiaclopride ne serait rien d’autre que l’insecticide Tihan rejeté par les cotonculteurs. Joli tableau, n’est-ce pas ? Face à un gouvernement qui visiblement fonce droit , il est temps que le peuple se réveille enfin de son état de dormance
Cyrience KOUGNANDE