Une journée de réflexion pour évaluer son parcours politique dans une perspective d’avenir. « Nous sommes à un moment crucial de l’évolution de l’Union fait la Nation. Vous avez appelé, depuis dix ans à la rupture en faisant l’opposition la plus structurée, la plus combative… et vous êtes parvenus à faire élire le candidat de votre espoir. Voulez-vous poursuivre ce projet que vous avez construit depuis tant d’années ? », une interrogation lancée par l’honorable Idji Kolawolé, Vice-président de l’Un, à ses pairs à l’ouverture des travaux de la journée de réflexion. Mobilisés hier pour la cause au Chant d’oiseau de Cotonou, les participants ont été invités à analyser le parcours de l’Union depuis sa création, à se prononcer sur quelques thématiques, notamment les difficultés de fonctionnement de l’alliance et de ses structures décentralisées, les perspectives de l’Union comme alliance de partis ou parti politique à l’ère des réformes du système partisan et du code électoral et l’Un à l’épreuve de la réorganisation de ses structures de masse.
La fusion des partis ?
Elargir et consolider l’Un : pour un Bénin uni et mieux géré. C’est le thème central de cette journée de réflexion qui a mobilisé toutes les énergies au sein de l’Union. Et dans les perspectives, la délicate question de la fusion des partis membres de l’alliance pour en faire désormais un corps homogène. Pour le président du comité de restructuration, Lazare Sèhouéto, cette question sensible de la fusion était envisagée depuis la création de l’alliance. « Ce projet auquel vous avez consacré tant de temps, tant d’énergie, tant d’efforts, et qui nous a amenés là où nous sommes aujourd’hui, voulez-vous le poursuivre en l’état ou y a-t-il un pas supplémentaire à franchir ? », a questionné Idji Kolawolé. L’Union peut-elle franchir ce pas supplémentaire pour passer de l’alliance à un parti ? Les participants à la journée de réflexion se sont penchés sur la question.
Un, opposition ou rupture...
L’Union fait la Nation s’est-elle rangée dans une opposition contre le régime en place ? La question a effleuré les esprits après l’élection de l’honorable Dakpè Sossou au poste de 2e secrétaire parlementaire en remplacement de l’honorable Alexis Agbélessessi. A l’occasion de ce vote, l’Union n’avait pas choisi le candidat du pouvoir, Dakpè Sossou, un des premiers artisans de l’avènement du Nouveau départ. Mais en plus de la présence remarquable du ministre Lazare Sèhouéto aux côtés de ses camarades de lutte, ce sont les déclarations du Vice-président, Idji Kolawolé qui situent sur la position de l’Un qui, il faut le rappeler, avait opté pour les candidats de la rupture lors de la présidentielle. ‘’Vous avez réussi à amener la rupture, et Patrice Talon a dit rupture pour un nouveau départ. Il n’a pas dit rupture pour une nouvelle arrivée. Cela veut dire que vous vous engagez dans un voyage qui, je vous l’assure, ne sera pas de tout repos, le chemin est long. En tout cas, je sais que c’est un voyage de cinq années’’. C’est donc clair que l’Un compte bien rester dans la mouvance pendant les cinq prochaines années.
Président Kolawole Idji
« …Nous sommes ici à un moment crucial de l’évolution de notre pays. Nous sommes là à un moment crucial de l’évolution de l’Union fait la Nation. Il faut nous en convaincre. Certaines forces, il n’est pas besoin de faire un dessin, souhaitent que vous disparaissiez. Pour laisser place à quoi ? Je ne sais pas. Mais chacun peut s’interroger et chacun peut s’apporter une réponse. Ce que je dis là est un fait que chacun d’entre nous peut constater. Vous avez appelé, courageusement, depuis dix ans à la rupture en faisant l’opposition la plus structurée, la plus déterminée, la plus combattive…et vous êtes parvenu à faire élire le candidat qui représente votre espoir. Vous êtes parvenu à faire élire Patrice Talon qui a réussi parce qu’il représente l’espoir de tout un peuple. Vous avez réussi à amener la rupture et Patrice Talon a dit rupture pour un nouveau départ. Il n’a pas dit rupture pour une nouvelle arrivée. Il a bien dit rupture pour un nouveau départ. Cela veut dire que vous vous engagez dans un voyage qui, je vous l’assure, ne sera pas de tout repos le chemin est long. Je ne sais si c’est 50.000 Km ou 500.000 Km. En tout cas, je sais que c’est un voyage de cinq années. Et la route est probablement assez cahoteuse. Il faudra bien attacher vos ceintures. Il faudra bien vous aguerrir parce qu’au cours de ce voyage, vous verrez toute sorte d’oiseaux bizarres qui seront peut-être dans le même bus que vous, qui diront qu’ils sont pour la rupture. Certains d’entre eux seront habillés en policier, certains comme des gendarmes, certains comme des douaniers réguliers. Ils vous diront qu’ils sont là pour la rupture et pour un nouveau départ. Mais méfiez-vous ! C’est peut-être des braqueurs. On les connait. C’est à cela qu’il nous faut réfléchir.
Le projet que vous avez construit depuis tant d’années et auquel vous avez consacré tant de temps, tant d’énergie, tant d’effort et qui vous a amenés là où nous sommes aujourd’hui, vous satisfait-il ? Voulez-vous le poursuivre ? Si vous voulez le poursuivre, le voulez-vous en l’état ou il y a-t-il un pas supplémentaire à franchir ? Que devez-vous faire pour faire en sorte que la victoire de Patrice Talon, la victoire de la rupture pour le nouveau départ soit effectivement la victoire d’une autre politique comme vous l’avez souhaité depuis si longtemps ? Mes chers camarades, c’est à cela qu’il vous est demandé de réfléchir. Et vous devez réfléchir vite pour faire des propositions précises.
Il ne nous est pas demandé au cours de ce voyage pour un nouveau départ et pour la rupture de faire de belles phrases. Il nous est demandé de penser à des problèmes concrets de ce pays concret qu’est le Bénin. Il nous est demandé de faire en sorte que l’espoir revienne dans nos communes et dans nos arrondissements. Il nous est demandé de dire aux jeunes comment faire pour que la préoccupation majeure ne soit pas celle du grenouillage individuel contre le chômage des jeunes.
Voilà ce qui vous est demandé et voilà les réponses que vous devez apporter au pays. Si vous ne vous sentez capable d’apporter des réponses autres que verbales à ces questions précises et concrètes, alors vous êtes obligés de conclure que votre projet n’est plus pertinent et que dès ce dimanche, nous pouvons nous séparer. Mais je sais que vous n’êtes pas des défaitistes. Vous ne vous êtes pas battu depuis 10 ans et depuis beaucoup plus longtemps pour beaucoup d’entre vous pour s’arrêter en si bon chemin. Je sens que vous qui êtes ici ce matin voulez être la locomotive dans le tain du nouveau départ pour que ce train arrive à donner satisfactions aux espoirs d’un peuple qui en a vraiment besoin.
Je voudrais vous souhaiter un bon dimanche encore une fois, des travaux accélérés et fructueux, une réflexion approfondie et qu’à la fin de nos assises, nous ayons des réponses et des propositions concrètes qui seront transmises à l’ensemble du peuple béninois. Le souci majeur étant que l’Union fait la Nation puisse faire un bon qualitatif et faire faire un bon qualitatif aussi au train du nouveau départ, à la victoire d’une autre politique, à la victoire réelle et effective du Président Patrice Talon… »
Arnaud DOUMANHOUN