Siégeant au sein de l’actuelle mandature du Conseil économique et social (Ces) depuis le 20 juillet 2014, Soufiyanou Imorou, président de l’Union des chambres interdépartementales de métiers du Bénin (Ucimb) devrait perdre un de ses deux fauteuils conformément aux lois régissant le secteur de l’artisanat au Bénin. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, celui-ci a opté pour la violation des textes de la République créant du coup une situation de défiance de l’Etat béninois. Les artisans viennent d’écrire à leur ministre de tutelle pour l’inviter à prendre ses responsabilités.
Fatigués de vivre la désolante situation de violation des textes de la République née du cumul de mandats institutionnels entretenu par leur collègue Soufiyanou Imorou, Conseiller au Ces, les artisans du Bénin, à travers le Secrétaire Exécutif de l’Ucimb, viennent d’adresser une correspondance au Ministre de l’industrie du commerce et de l’artisanat, Lazare Maurice Sèhouéto. Le courrier en date du 25 mai 2016 exhorte le ministre de tutelle, Lazare M. Sèhouéto à prendre ses responsabilités afin que cesse cette situation inconfortable qui nuit gravement au secteur de l’artisanat depuis, le 20 juillet 2014. Car, de cette situation inconvenante, à en croire les responsables du secteur de l’artisanat au Bénin, le bon fonctionnement de leurs activités institutionnelles a du plomb dans l’aile. En fait, au Bénin, le secteur de l’artisanat est organisé au sein d’une institution consulaire dénommée : Union des chambres interdépartementales de métiers du Bénin (Ucimb) créée par le décret n°- 2003-557 du 24 décembre 2003 et dont les Statuts sont approuvés par le décret n°- 2004-045 du 04 février 2004. Pour le bon fonctionnement de cette institution consulaire, à l’image de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib), les dispositions statutaires prévoient précisément à l’article 43 que : « Est réputé démissionnaire de l’Union des Chambres interdépartementales des métiers du Bénin tout président, Vice-président ou un membre qui démissionne de la Chambre interdépartementale de métiers ou nommé à un poste hors de l’institution consulaire. Dans ces conditions, l’autorité en charge de l’institution organise l’intérim en attendant l’organisation de nouvelles élections dans un délai de 03 mois au plus. Tout président d’une Chambre interdépartementale nommé président de l’Union des Chambres interdépartementales de métiers du Bénin (Ucimb) est tenu de démissionner de son ancien poste dans les quinze (15) jours qui suivent sa désignation au nouveau poste ».
Force à la légalité républicaine
A la lumière de cette disposition statutaire lapidaire, le sieur Soufiyanou, Président élu de l’Ucimb, le 30 janvier 2014 puis, nommé après au Ces par le décret n°- 2014-396 du 15 juillet 2014 devrait plier bagages et remettre sa démission. Mais, contre toute attente, ce Conseiller au sein d’une institution républicaine et sensé être exemplaire viole « violemment » les textes de la République en continuant par siéger dans ces deux différentes institutions de l’Etat. Du coup, les activités au sein de l’institution consulaire, Ucimb, sont bloquées et font malheureusement l’objet de clientélisme et de règlement de compte. Alors qu’auparavant, ce même article 43 des statuts a fait l’objet d’application stricte sur insistance pressante du sieur Imorou vis-à-vis de son ex Vice-Pdt du Bureau de l’Ucimb, 1ère mandature en la personne de Emile Adjigbè qui a été obligé de démissionner en son temps, non seulement de son poste de Pdt de la Chambre interdépartementale de métiers de l’Atlantique/Littoral, mais aussi de celui de Pdt du Conseil d’administration de la Mutuelle de la sécurité sociale du Bénin. C’est aussi le couperet sous lequel est passé son actuel Vice-Pdt de l’Ucimb, le sieur Séraphin Fadéï démissionnaire de la présidence de la Cim At/Litt et surtout de Akim Gbèdè, signataire de la correspondance adressée au Ministre de tutelle et qui a perdu son poste de 1er Vice-Pdt de la Cim Mono-Couffo. Par ailleurs, ce qui est extraordinaire dans le comportement du sieur Soufiyanou Imorou est qu’il a accepté se soumettre à cet article 43 au niveau de son département d’origine (Cim Borgou-Alibori), mais bizarrement, refuse de se le faire appliquer au niveau national (Ucimb) créant du coup, l’illégalité et la défiance à l’Etat. Car, même la correspondance à lui adressée, le 06 janvier 2015 par le Ministre de tutelle d’alors, Jean-Michel Abimbola, n’a pas reçu d’écho favorable du violeur des dispositions statutaires de l’Ucimb. C’est donc pour mettre fin à cette défiance de l’Etat et surtout dans le souci de parvenir au dénouement de cette situation déplorable qui a trop duré que le Secrétaire exécutif de l’actuel Bureau de l’Ucimb vient de sonner le tocsin afin que leur ministre de tutelle, Lazare Maurice Sèhouéto, rappelle à l’ordre le Conseiller fautif du Conseil économique et social. Pour l’éclairage de tous, lire ci-jointe l’intégralité de la correspondance adressée au ministre Sèhouéto attendu pour siffler la fin de l’illégalité.
Emérico Adjovi