Fin de vacance des sièges des deux anciens députés-juges à la Haute cour de Justice Sacca Lafia et Candide Azannaï appelés au gouvernement. Ils seront remplacés par les députés Janvier Yahouédéou et René Bagoudou élus lundi 30 mai par leurs pairs de l’Assemblée nationale.
Les deux députés de la 7e législature devant remplacer à la Haute cour de Justice leurs anciens collègues Sacca Lafia et Candide Azannaï désormais au gouvernement sont enfin connus. Il s’agit de Janvier Yahouédéou et de René Bagoudou. Les deux députés-juges ont été élus par leurs pairs à la faveur de la séance plénière qui s’est déroulée lundi 30 mai au palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Mais pour en arriver à cette désignation enfin, il a fallu encore hier plusieurs heures de tractations entre les députés. Il y a eu également plusieurs suspensions de la séance, tant les parlementaires avaient de sérieuses difficultés à s’accorder autour des deux députés-juges. Et pourtant, le rapport de la Commission des lois, de l’administration et des droits de l’Homme qui a retenu les modalités de désignation des deux remplaçants était bien clair. Les deux parlementaires doivent être désignés par la Majorité présidentielle ; plus précisément des groupes parlementaires « L’Union fait la Nation » de Antoine Kolawolé Idji et « Unité, paix et démocratie » de Mathurin Nago qui avaient envoyé respectivement Candide Azannaï et Sacca Lafia à la Haute cour de Justice. La Minorité parlementaire composée des députés FCBE et alliés n’avait donc personne à désigner. Elle n’avait qu’à voter les choix qui seraient faits par leurs autres collègues. Malheureusement, les choses n’ont pas tourné rond pour ces derniers. Les députés de la Majorité présidentielle ont étalé au grand jour leurs divisions à l’interne. Il y a eu dans un premier temps trois candidatures dans leur rang. Deux du côté du groupe parlementaire « UN » à savoir Gérard Gbénonchi et Guy Mitokpè, suppléant de Candide Azannaï. Et un seul du camp du groupe parlementaire Unipaid en l’occurrence Amadou Issifou. Ce qui montre une certaine entente des députés membres du groupe parlementaire de Mathurin Nago autour de la candidature de Amadou Issifou. Le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji s’apprêtait à engager le vote quand le président Antoine Kolawolé Idji sollicita une suspension pour inviter les députés de la Majorité présidentielle à une énième et ultime concertation pour le choix consensuel des deux députés. Mais cette suspension durera trois heures. Tout au contraire du consensus, c’est finalement à une division des députés soutenant les actions du président Patrice Talon qu’on a eu droit. De trois candidatures au départ on est passé à quatre avec les deux de l’Union fait la Nation à savoir Gérard Gbénontchi et Guy Mitopkè, un seul de Unipaid en l’occurrence René Bagoudou au profit de qui Amadou Issifou s’est retiré entre temps. La quatrième candidature provenait de Janvier Yahouédéou membre du groupe parlementaire « Unité, nation et développement » de Rosine Vieyra Soglo. La candidature de ce dernier pourrait être considérée de trouble-fête parce que Janvier Yahouédéou est certes de la Majorité présidentielle mais il n’est pas membre des deux groupes parlementaires à qui reviennent de droit la désignation des députés-juges. Mais n’ayant pas le choix d’empêcher la candidature de tel ou tel membre de la Majorité présidentielle, le président de l’Assemblée nationale a engagé le vote pour permettre à la plénière de dégager deux des quatre candidats. Le scrutin à bulletin secret a révélé la victoire de René Bagoudou et Janvier Yahouédéou élus respectivement par 54 et 52 voix favorables. Les deux autres en l’occurrence Guy MIitokpè et Gérard Gbénonchi ont recueilli respectivement 28 et 22 voix. ?
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau