Les plus avertis s’y attendaient. Après 25 jours, le consensus manque à l’appel au sein de la Commission en charge des réformes politiques et institutionnelles. Et si la trentaine de membres se réunit, une fois de plus ce jour, c’est pour les arbitrages sur des points saillants. Mais, décidée à boucler ses travaux vendredi prochain puis à s’atteler à la rédaction d’un rapport et à son dépôt avant l’échéance du 6 juin prochain, la commission est obligée de composer avec des suggestions. Le défilé et l’intérêt dont ont fait montre, entre autres, les partis politiques, la société civile, les associations de la presse avec des propositions concrètes n’ont visiblement pas permis à la commission Djogbénou installée le 6 mai dernier d’accorder les violons sur essentiellement deux points.
En effet, autour de la question du mandat unique, c’est l’impossible consensus. De même, le désaccord est total en ce qui concerne la composition de la Cour constitutionnelle. Alors que des indiscrétions font état de ce que la position du chef de l’Etat a évolué sur le point relatif à la durée du mandat unique qui, au lieu de sept ans, pourrait être ramenée à six ans, au sein de la commission, c’est toujours le blocus. Dans un contexte où les positions sont tranchées, il n’y a donc aucune avancée à espérer quant à ces deux volets dans le rapport qui sera présenté à l’issue des travaux.
Tout compte fait, dans les tout prochains jours, les résultats des travaux de la commission en charge des réformes politiques et institutionnelles seront dévoilés. Aussi, des plénières à ce sujet à l’Assemblée nationale avant certainement un référendum pourraient permettre aux uns et aux autres de s’assurer que les propositions tiennent effectivement compte des aspirations du peuple. Trente jours de travail auront-ils été suffisants aux membres de la commission Djogbénou pour corriger les insuffisances notées dans la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 et permettre aux Béninois de rêver à un Nouveau départ ? Encore quelques jours pour que chaque Béninois puisse se faire son idée et que des débats constructifs se fassent.
Angelo DOSSOUMOU