La présidence de la République organise depuis mardi 31 mai, un atelier de 48 heures sur la stratégie de développement de l’économie numérique au Bénin à l’horizon 2021. La vision du gouvernement de faire des Technologies de l’information l’un des piliers essentiels du développement national prend ainsi corps. Le chef de l’Etat y croit, et l’a rappelé à l’ouverture des travaux avant de promettre par ailleurs que les moyens pour y arriver ne feront pas défaut.
Plus qu’un simple atelier, la rencontre qui mobilise depuis le mardi 31 mai à Cotonou, des membres du gouvernement, des experts, des acteurs publics et privés du domaine des Technologies de l’information et de la communication (Tic) marque le début du processus de transformation numérique du Bénin. Ceci, dans l’optique de la vision du chef de l’Etat qui est de faire du Bénin, la plate-forme numérique de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2021 et de faire des Tic, le principal levier du développement économique. Pour cela, il sera nécessaire de faciliter l’émergence des entreprises numériques, élaborer un cadre juridique propice à leur création et à leur développement et déployer des partenariats public-privé propres à assumer leur stabilité de façon pérenne.
L’atelier permettra aussi, selon Claude Borna, chargé de mission auprès du président de la République, «de discuter, de challenger et de s’entendre sur la vision stratégique du numérique pour le Bénin». Pour permettre à chaque acteur de jouer le rôle qui est le sien, la rencontre se penchera également sur la création d’un écosystème, assure-t-elle.
Les indicateurs indispensables pour mesurer cette nouvelle vision du développement économique, les axes stratégiques et les leviers à actionner pour agir rapidement, obtenir le succès, de même que les compétences indispensables constituent également des éléments dont accouchera cet atelier de 48 heures. Claude Borna garde ainsi l’espoir qu’au terme de la rencontre, la trentaine de participants deviendra des «ambassadeurs du numérique» au profit du Bénin.
Optimiste, le chef de l’Etat espère beaucoup de cet atelier. Patrice Talon dit attendre de cette rencontre, l’identification des initiatives majeures et les possibilités pour y arriver. «Je compte sur vous pour nous soumettre une stratégie pour partir de presque rien du tout et arriver à tout ce qu’il convient d’avoir pour une économie numérique… Je sais que mon pays est capable de réaliser ce que vous allez nous proposer d’ambitieux et de réaliste», indique le chef de l’Etat.
Selon le président Patrice Talon, le Bénin ne restera pas en marge du développement prodigieux que connaît l’économie numérique, qu’il qualifie de «meilleure». Il existe un potentiel significatif et une forte demande de services numériques à saisir, soutient le président de la République. Son ambition, dévoile-t-il, c’est de positionner le Bénin comme la porte numérique de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2021. «C’est possible», dit-il, révélant ainsi que son objectif, «c’est de doter le Bénin d’un environnement numérique avec l’accès de tous à l’internet haut débit, à la télévision et à la téléphonie de qualité».
Démystifier la culture numérique
Les outils pour y arriver, le président de la République les entrevoit à travers la création d’entreprises numériques de toutes tailles permettant la création d’emplois, un cadre juridique propice à la dynamique de l’économie numérique et au développement du partenariat public-privé, la promotion du patrimoine et de la culture par l’utilisation des nouvelles technologies…
Eu égard aux mutations qui s’opèrent à un rythme assez important dans le secteur, Patrice Talon propose aux participants à l’atelier Ennov Bénin 2021, d’aider son pays à vite agir, afin de disposer d’une stratégie numérique nationale ambitieuse et pragmatique.
L’environnement politique et économique du pays s’y prête fort bien, martèle le ministre d’Etat chargé du Plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané. «Nous voulons réformer l’ensemble de l’économie béninoise et mettre l’économie numérique au service de cet ensemble», indique-t-il. Le ministre d’Etat mise sur cette option pour la réduction de la pauvreté, faisant remarquer que les atouts et des opportunités pour inverser la tendance actuelle (37% de Béninois vivant en deçà du seuil de pauvreté) existent.
Confiant lui aussi, le ministre Abdoulaye Bio Tchané prédit des perspectives très heureuses pour le Bénin à partir du numérique qu’il suggère de mettre au service du développement tout court.
Invité à se prononcer sur les enjeux et les défis à relever pour l’économie numérique au Bénin, Rafiatou Monrou, ministre en charge du secteur dira que le gouvernement souhaite que le numérique serve de levier pour booster tous les secteurs vitaux. «Nous voulons bâtir au Bénin un écosystème robuste» via une stratégie pragmatique, réaliste et réalisable, poursuit-elle.
Les travaux de l’atelier prennent fin ce jour après une série de présentations et de travaux ateliers et son succès, avait annoncé le président Patrice Talon à l’entame des travaux, reposera sur l’intelligence collective des participants, pour la plupart des sommités des Tic et du numérique et l’approche participative. L’autre avantage que le Bénin tire de l’atelier Ennov, c’est qu’il aura la chance de s’inspirer des exemples et modèles pour la plupart réussis de certains pays dont des délégués prennent part aux travaux. «Nous voulons comprendre et développer une approche propre aux spécificités du Bénin», affirme Claude Borna.