Le gouvernement est revenu sur la décision de faire remplacer les gardes corps policiers et gendarmes des députés par des militaires. Face à la levée de boucliers au Parlement, Patrice Talon et son équipe ont dû renoncer au forcing.
Le gouvernement a dépêché deux ministres pour aller rassurer le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji au sujet du retrait des gardes de corps des députés. Ces forces de l’ordre composées de policiers et de gendarmes devraient être relayées par des militaires. Et entre leur retrait et le choix des remplaçants, il devrait y avoir du vide. Cela a provoqué l’ire des députés la semaine écoulée. Ils ont critiqué la décision du gouvernement de la Rupture. Un bras de fer se profi lait entre les deux pouvoirs. Et pour dégonfl er la crise qui couvait, le ministre délégué auprès du président de la République chargé de la Défense nationale et le ministre de l’Intérieur ont rencontré mardi dernier Me Adrien Houngbédji. Une initiative qui a permis le rappel de tous les gardes de corps déjà libérés en application de l’ordre reçu par le Commandant militaire du Parlement. Une solution provisoire a donc été trouvée en attendant que le gouvernement et le parlement trouvent un terrain d’entente. L’Exécutif a évité de justesse une crise ouverte avec les députés qui ne transigent pas par rapport à leurs intérêts. Cependant, le gouvernement aurait pu prévenir ce nouveau rétropédalage après celui observé dans le secteur du bois (Lire Autorisation de la commercialisation du bois de feu et de charbon : La rue a eu raison du gouvernement dans Matin Libre du 12 mai 2016). Les deux ministres directement concernés par la décision querellée sont des anciens députés. Ils n’ignorent nullement l’attachement des parlementaires à leurs privilèges. Ils maitrisent donc les rouages de l’Assemblée nationale et auraient dû montrer au gouvernement les options réalistes pour ne pas irriter les parlementaires. Candide Azannaï et Sacca Lafi a auraient pu négocier sans tapages médiatiques le remplacement des policiers et gendarmes dans un cadre plus conciliant. Le gouvernement a voulu taper dans une fourmilière et s’y est visiblement pris gauchement. Une fois encore. Il multiplie les tâtonnements et les hésitations. Ce faisant, la Rupture donne raison à ses détracteurs qui soutiennent que tout va de travers depuis le 06 avril 2016. Certes, il faut opérer des reformes. Mais il faut savoir toucher les points déterminants et sensibles pour ne pas orchestrer des frustrations inutiles.
A.S.