Deux mois déjà ce 06 juin 2016, que la Président de la république Patrice Talon a pris les rênes de la magistrature suprême en république du Bénin. Deux mois de gouvernance marqués de suspensions et abrogations de certaines décisions prises par le régime défunt, mais également de rétropédalages. On note une volonté affichée du Président de la République, Patrice Talon, de marquer la rupture d’avec le passé. Entre autres décisions, on note la suspension des concours à polémiques, l’abrogation du décret accordant des avantages à certains cadres à des postes de direction dans les administrations, fusion de certaines divisons dans l’administration, la suspension des avantages accordés aux policiers par l’ancien régime, l’interdiction des téléviseurs, des sirènes et gyrophares dans l’administration publique, la suspension de certains postes et institutions budgétivores, la levée des barrières policières, l’interdiction de l’exportation du bois et de ses dérivés, la réhabilitation de l’Aic, etc.
Mais si certaines de ces décisions sont applaudies par les populations, d’autres suscitent critiques et indignation de la part des populations. En définitive, des décisions diversement appréciées par les populations qui réclament des actions concrètes de la part du gouvernement Talon. En effet, face à l’amenuisement du panier de la ménagère, la crise énergétique qui n’en finit pas et l’insécurité grandissante, les populations béninoises s’impatientent et des voix s’élèvent déjà pour dénoncer l’apathie du gouvernement. Le gouvernement manque d’initiatives propres en leur faveur, dénoncent les populations. Patrice Talon et son gouvernement observent peut-être la prudence pour ne pas verser dans la précipitation, au risque de se faire traiter de gouvernement ventilateur. Mais les populations ne l’entendent pas de cette oreille. Talon doit imprimer sa marque à la gouvernance du Bénin. La Rupture et le Nouveau départ ne doivent pas seulement consister en une remise en cause perpétuelle des actes posés par le passé. Il faut oser agir, car qui ne risque rien n’a rien. Les populations s’impatientent et attendent des actes concrets. Il faut donc aller au charbon.
Thomas AZANMASSO